L'histoire :
Spectre Soyeux : On pense toujours que les enfants ne comprennent pas les choses et qu’ils sont loin des problèmes des adultes. Pourtant, Laurie a très vite compris que son père n’était pas son père. Et rien que pour cela, elle l’a détesté dès le départ. Elle était seule avec sa mère, Sally Jupiter. Un nom de code pour masquer ses origines. D’ailleurs, elle porte aussi un autre nom de code : Spectre Soyeux...
Ozymandias : Le jeune Adrian Alexander Veidt se signale dès les débuts de l’école comme un enfant bien plus brillant que tout ce qu’on pourrait imaginer. A tel point que ses professeurs pensent qu’il triche. A contre-cœur, ses parents lui conseillent de ne plus montrer ses talents. Cela ne l’empêche pas d’avoir de nouveaux problèmes avec ce sale gosse de Jerry. Tous les jours, il se fait frapper et racketter. Pour en finir, il prend des cours poussés sur les arts martiaux.
Moloch : Maintenant qu’il est sous les verrous, il ne lui reste plus grand chose, voire plus rien. A part se confesser et espérer le pardon du Très Haut. Le problème, c’est que Moloch a beaucoup de choses à se faire pardonner et par où commencer quand toute sa vie n’a été dédiée qu’à une seule activité : le grand banditisme ?
Docteur Manhattan : A quoi tient une vie ? A quelques secondes près, tout peut basculer : une vie, un destin, des événements. Prenez ce fameux jour par exemple où les Vigilants se sont réunis pour la première fois. Que se serait-il passé si le tirage n’avait pas désigné Dr Manhattan et Spectre Soyeux comme duo? Ok, l’homme bleu a quelque peu changé le résultat du vote mais cela ne modifie en rien la réalité quantique. La seule véritable question, c’est : qu’y a-t-il dans cette boite ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La réédition des différentes histoires de Before Watchmen se termine dans cet épais deuxième volume avec pas moins de cinq récits consacrés aux personnages initialement créés par Alan Moore et Dave Gibbons. Le problème de ce projet, c’est de se débarrasser de l’ombre pesante du chef d’œuvre originel et de l’écriture monstrueuse d’Alan Moore, tout en reprenant le récit mère : un numéro d’équilibriste particulièrement délicat. On l’a vu : peu ont évité la chute dans le premier volume. Ici, l’entreprise fonctionne beaucoup mieux avec plusieurs récits marquants. On démarre avec l’enfance du Spectre Soyeux dans une incroyable peinture de l’Amérique des années soixante, des hippies, de la musique, de la drogue... Totalement habitée, Amanda Conner fait exploser le graphisme avec des cases psychédéliques ahurissantes. Le niveau ne faiblit pas avec le fascinant Ozymandias, dessiné par le non moins fascinant Jae Lee. Qui mieux que cet artiste au style glaçant pour représenter le génie froid et omniscient d’Adrien Veidt ? Le meilleur reste pourtant à venir avec deux histoires scénarisées par Joe Michael Straczynski. L’écriture d’habitude si humaniste de Strac' devient cruelle quand il nous plonge dans la psyché de Moloch. Elle devient ensuite surhumaine et métaphysique, nous ouvrant les portes de l’infini, quand elle s’intéresse à l’immense Docteur Manhattan. Ces récits enfin dignes de Watchmen ont en plus deux grands dessinateurs pour les sublimer (Eduardo Risso et Adam Hughes). Le dernier récit est un joli clin d’œil puisqu’il est dessiné par John Higgins, le coloriste de l’œuvre originelle. Malheureusement, il illustre également à quel point le projet est périlleux. Sombre monstruosité à la limite du répugnant, cette histoire singe de façon atroce la fameuse parenthèse du récit de pirates dans Watchmen. Il y a désormais un avant à Watchmen. Mais y aura-t-il un après ?
