L'histoire de la série :
Joe Satake est beau, ténébreux et expert en vin, sans égal à ce jour. Japonais de souche, son chemin dans l'oenologie est dû à sa mère française, passionnée de ce domaine. Il parcourt aujourd'hui le monde à la recherche du Vin avec un grand V, mû par un souvenir d'enfance, celui du premier qu'il a dégusté avec elle.
L'histoire :
Joe est toujours fauché malgré son emploi au Monceau, prestigieux restaurant parisien. Et voilà qu'un député, fasciste de surcroît, met son permis de travail en jeu pour... un blind test. Fervent défenseur de l'exception française, il n'admet pas la présence d'un sommelier japonais dans un établissement de cette qualité. La veille, en donnant sa veste à une demoiselle pour qu'elle se protège de la pluie, Joe a attrapé un bon rhume, ne laissant qu'une partie de son goût valide, son odorat étant en arrêt maladie. Va-t-il tout de même réussir à sauver sa place ? Ni yeux ni nez, un goût dégradé, il ne lui reste que la force des souvenirs pour deviner de quel vin il s'agit. C'est sans compter sur l'amitié que lui voue le comte Henri Morales, ancien camarade d'études, invité à la table, qui choisit la bouteille à déguster...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il a vraiment toutes les qualités cet immigré ! Souple comme le roseau, diplomate et toujours gentleman, il ne perd jamais la face et obtient même le respect de ses ennemis de table. Car la vie d'un sommelier n'est pas un long fleuve tranquille dans un établissement de cette classe. Tour à tour, d'ignobles personnages tentent de le déstabiliser ou vont même jusqu'à l'agression délibérée de ce larbin à l'air satisfait. Les clichés vont bon train, le facho, le fils à papa, l'arnaqueuse sans scrupule, l'artiste ivrogne en manque d'inspiration, etc. Tous prennent une leçon de vie au contact de Joe, modèle de « zenitude » et de modération : il ne se laisse pas aller à de bas instincts qui pourraient le rendre agressif en réponse à tant de coups bas. Vraiment classe le gars. On continue donc de prendre, nous aussi, des leçons, comme celle qui nous apprend qu'un bouchon partiellement moisi n'est pas forcément synonyme de goût bouchonné. Les péripéties s'enchaînent gaiement, parfois réalistes, parfois un peu moins, mais après tout le luxe est un terrain favorable à l'irréalisme. Coiffures toujours rutilantes et regards plus expressifs que dans le premier tome, on peut cette fois reprocher aux graphismes quelques strabismes inopinés. Le coté figé de certaines scènes est compensé par les jolies filles (pour les garçons) et les beaux mecs (pour les filles). Dans ce second opus, les ingrédients du premier sont présents et leur assemblage ne manque pas de saveur, et la lecture est toujours plaisante : on ne s'ennuie pas dans les grands restaurants !