L'histoire :
Le tournoi du Cloth Road va bientôt commencer et les top-models de chacune des sept grandes marques commencent à arriver à Royal Castrato où va avoir lieu la compétition. Pendant ce temps, au siège de ladite marque, le serviteur de June May apprend que le contrat de sa maîtresse est rompu et qu’un autre top-model les représentera donc lors du Cloth Road, la jeune Juliette. S’il s’en retourne sans faire d’esclandre, il prévient pourtant les dirigeants que dame May n’en restera pas là et que le tournoi du lendemain sera le jour de leur humiliation... Le jour venu, le public est présent en nombre pour assister à la mêlée des sept top-models dans l’arène la plus grande jamais construite. Chacun de ces derniers est le représentant d’un style différent et cela se ressent dans les tenues comme dans le combat : Machu Pichu de chez Niqe (la marque sportwear) joue sur le registre de la rapidité, CPU de chez Monolith (la marque des geeks) est orientée high-tech à défaut d’avoir de la prestance, Fragrance de chez Ground Dark se sert de ses phéromones... Rapidement, les participants les plus faibles sont éliminés, tandis que Juliette, la nouvelle égérie de Royal Castrato, reste relativement tranquille car les models des autres marques la redoutent et la gardent donc pour la fin. Mais la jeune fille n’a pas le temps de faire montre de son talent que le tournoi est interrompu de manière inattendue : le train de June May fait son apparition au milieu de l’arène et la jeune femme va alors démontrer à tous sa supériorité... Pendant ce temps, Fergus se rend auprès d’Arjeanne, sa mère, pour lui proposer sa nouvelle étoffe qui permettra de la soulager un peu de son fardeau, mais le garçon va trouver un obstacle inattendu sur son chemin : son criminel de père, de retour et décidé lui aussi à donner à Arjeanne une nouvelle tenue...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après trois opus décevants de bout en bout malgré quelques concepts originaux, ce quatrième volet remonte un tout petit peu le niveau et continue donc la faible amélioration entrevue depuis le tome 3. Cette fois, l’histoire se montre en effet moins linéaire et un peu moins absurde également dans son déroulement, même si les rebondissements proposés et les réactions des personnages restent des plus classiques. Mais surtout, après des débuts des plus tâtonnants, on sent que le scénariste a maintenant trouvé où il veut faire aller sa série, même si cela passe apparemment par un chemin tortueux, voire parfois chaotique. On regrette que le Cloth Road soit finalement réduit à un début de tournoi anecdotique tant les événements qui viennent le perturber ne laissent que peu de place au reste. Ainsi, après une rapide présentation des différents top-models, seule une courte mêlée générale a lieu qui voit d’ailleurs le retour des scènes d’action assez peu lisibles. Puis, les protagonistes sont expédiés, certains n’intervenant même pas, et le tournoi est arrêté par June May qui n’a besoin que de quelques minutes pour expédier les autres, puis par le père du héros qui va ni plus ni moins détruire la ville ! Le Cloth Road, le titre même de la série, c’est finalement beaucoup de bruit pour rien, et on passe à la suite... Dommage, il y aurait eu moyen de remettre les combats de mannequins sur le devant de la scène, ce qui semblait être le thème de la série à ses débuts, d’autant plus que Jennifer vient de passer des mois à s’entraîner au mannequinat pour finalement ne rien nous montrer de ses nouveaux talents. Côté dessin, le constat est là encore assez peu convaincant : entre les erreurs graphiques, le manque de lisibilité, certains décors réalisés à l’ordinateur pour un rendu immonde (l’arène de combat est spécialement moche), du tramage en surcharge (et pas toujours du meilleur goût ni du meilleur rendu qui plus est), des personnages difformes, les cheveux-tagliatelles de June May et des détails grossiers (notamment les mains qui ne sont vraiment pas le point fort du dessinateur), c’est à se demander s’il reste quelque chose à sauver visuellement. Il y a bien une ou deux tenues de mannequins qui restent originales... Un trait particulier certes (au moins, on peut dire que ça change de nos habitudes), mais qui reste donc assez inesthétique dans l’ensemble, ce qui est assez ironique pour un manga dont le thème tourne autour de la mode. En résumé, ce volet montre quelques améliorations mais cela reste encore bien loin de la moyenne.
