L'histoire :
Rome. César a réuni d’éminents romains pour leur montrer son nouveau projet : construire des immeubles habités par des Romains, aux portes du village gaulois. Il souhaite ainsi forcer Astérix et ses amis à accepter la civilisation ou à disparaître purement et simplement. Pour mener à bien ce projet baptisé « Le Domaine des Dieux » (pour encourager les futurs clients), il fait appel à Anglaigus. À peine arrivé sur place, l’architecte romain se met à pied d’œuvre dans la forêt : il prend des mesures, marque les arbres à abattre (ce qui n’est pas du goût d’Idéfix) et fait déboiser par des esclaves venus de tous horizons. Astérix et Obélix sont intrigués par cet étrange manège et en parlent à Panoramix, qui a trouvé la parade. Il a préparé des graines avec une de ses potions secrètes. Quand on les plante, un arbre repousse instantanément. Anglaigus constate le lendemain que la clairière déboisée à disparu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après qu’Albert Uderzo a repassé le flambeau de sa série culte à Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, l’année dernière, Astérix occupe de nouveau le haut de l’affiche, sur grand écran cette fois-ci. Non pas en dessin animé ou en film en chair et en os, mais en animation 3D, avec, aux manettes, les auteurs carrément décalés de Kaamelot. Les deux auteurs ont choisi d’adapter le Domaine des Dieux, leur album préféré. Cette sortie au cinéma est l’occasion de se replonger dans cet album réédité dans deux versions : un format normal avec 16 pages de bonus et une autre… un collector grand format avec l’album version couleur et noir et blanc encré et en plus un dossier de 33 pages sur les coulisses de l’album. L’intérêt de cette belle réédition est de nous replonger dans les coulisses de création d’un des plus grands duos de l’histoire de la BD. Chez Goscinny, le point de départ de l’histoire trouvait généralement son origine dans l’actualité (comme beaucoup d’Astérix !). En 1971, date de la sortie originale, la France connaît une vraie frénésie immobilière. Centres commerciaux et villes nouvelles fleurissent. Goscinny, qui fourmille d’idées scénaristiques, y voit là un sujet pour son prochain Astérix. Dans le même temps, Uderzo se documentait pour ses repérages graphiques en parcourant les livres d’histoire. Au cours de ses investigations graphiques, il avait découvert que les Romains avaient créé les Insulae (immeubles de rapport) qui étaient construits à la va-vite pour entasser les Romains les plus pauvres ensemble et que ces bâtisses s’écroulaient régulièrement. Après l’idée et les recherches, vient le synopsis, une étape au cours de laquelle Goscinny faisait d’ailleurs l’admiration de tous les dessinateurs qui travaillaient avec lui. « Il était le seul à faire des paragraphes aussi détaillés » avouait Tibet. Méticuleux, le père du Petit Nicolas faisait ensuite des découpages ultra-détaillés et rapides. « Un jour, il a tapé une planche devant moi en 5 minutes ! » se souvient Morris. Dès lors, Uderzo entre en scène, des crayonnés à la coloration en passant par l’encrage et le lettrage, aidé dans son travail par des collaborateurs de confiance, qui travaillaient sur la base de ses consignes. Le Domaine des Dieux n’attend plus que vous pour vous délivrer un plaisir de lecture divin, avec des moments jubilatoires (planches 6 à 15) voire drôlissimes (planches 25 à 34 avec, en planche 27, un invité de marque, Guilus, caricature de Guy Lux ! ).