L'histoire :
L’inspecteur général Lucius Fleurdelotus débarque de Rome dans le camp romain de Petibonum. César est excédé par la persistance de ce village gaulois résistant. Il réclame des résultats au centurion Nenjetépus. Nerveux et autoritaire, ignorant tout du secret de la force des gaulois, Fleurdelotus impose une attaque immédiate aux légionnaires. Or les gaulois se sont auparavant gavés de potion magique, c’est évidemment une hécatombe pour les romains. Fleurdelotus change donc de tactique en faisant ériger une immense palissade tout autour du village pour l’isoler. Astérix le défie alors : la palissade ne l’empêchera pas d’aller où bon lui semble en Gaule. Le romain tient le pari. Si le gaulois lui rapporte des spécialités des quatre coins de la Gaule, il ira avouer sa défaite à César. Dont acte : profitant d’une diversion générée par les villageois, Astérix et Obélix sortent de l’enceinte en créant une brèche dans la palissade nord. Première étape : Rotomagus (Rouen), afin de pouvoir gagner Lutèce (Paris) par le fleuve. Or Fleurdelotus envoie des messagers à cheval, afin que toutes les garnisons romaines de Gaule les freinent dans leur entreprise. Ça n’empêche pas le couple de Gaulois d’arriver à Lutèce comme prévu, en découvrant la problématique des embouteillages…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce cinquième opus d’Astérix, les auteurs compères René Goscinny et Albert Uderzo partent du prétexte d’un cloisonnement des gaulois à l’intérieur de leur village, pour offrir à leur duo de héros une escapade tout autour de leur chère Gaule. Et tant pis si les frontières de l’époque n’était pas aussi précisément hexagonales qu’aujourd’hui : l’anachronisme est un fondamental du registre parodique. L’idée est doublement bonne : d’une part, les héros rendent hommage au Tour de France cycliste, toujours très populaire en l’année 1965 (date de la première parution en album) : Astérix et Obélix sont ainsi acclamés par des foules de supporters au bord des routes. D’autre part, ils recensent et récoltent quelques spécialités culinaires locales françaises, une démarche qui fait complètement sens avec les fondements franchouillards de la série. Ainsi les bêtises de Camaracum (Cambrai), du vin de Durocortorum (champagne de Reims), du saucisson de Lugdunum (Lyon), de la bouillabaisse de Massilia (Marseille)… Amateurs de régionalisme, vous allez être servis. L’étape marseillaise est également l’occasion d’un hommage aux héros de Pagnol (César, la partie de carte)… sans compter les multiples jeux de mots et traits d’humour parodiques dont Goscinny commence à se faire le spécialiste. Enfin, cet opus décidément très riche voit la première apparition d’Idéfix dans la série, à la sixième case de la page 13 : il est un petit chien se trouvant là, devant la charcuterie de Lutèce où les gaulois achètent du jambon… Et il décide de suivre ces deux sympathiques gaulois, sans raison, pour ne plus jamais les quitter. A cane non magno sæpe tenetur aper.