L'histoire :
Un navire marchand phénicien sombre peu avant son arrivée à Alexandrie. Privé de la lumière du feu sacré du Pharos, il n’a effectivement pu éviter les récifs. Depuis que le roi a confié la gestion de l’île et l’entretien de son phare à un étranger, de nombreuses rumeurs circulent dans la cité : disparitions mystérieuses, espionnage, vente du monument… Rien de tel pour attiser la curiosité du valeureux Alix, qui séjourne en compagnie d’Enak dans la ville, pour y remplir une mission secrète sur ordre de César en personne. Le jeune gaulois sent que l’île de Pharos, et surtout son mystérieux gestionnaire, cachent de biens inquiétants desseins. Un seul moyen d’en avoir le cœur net : s’y rendre à tout prix. Attendant de trouver le moyen d’en savoir davantage, il rencontre Cléopâtre qui lui confie l’objet de sa mission : transmettre à César la preuve d’un complot fomenté par Ptolémée et visant, entre autres, l’empereur romain. La reine se retire, laissant le soin à Cristène de veiller sur les deux amis. Mais la soif de vérité est plus forte que la raison et pousse les aventuriers à s’infiltrer dans le monument. A l’intérieur, ils surprennent Polynice en pleine conversation. Plus aucun doute, l’homme utilise bien le phare pour s’enrichir aux dépens des navires marchands et ce, en utilisant la bonne vieille technique des naufrageurs. Alix et Enak n’en sont pourtant qu’au début de leurs découvertes, le crétois étant l’outil d’un plus vaste complot…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De retour en Égypte pour tenter d’y déjouer les nombreux complots qui menacent la glorieuse dynastie, Alix nous offre dans ce 27e tome une aventure à la hauteur de sa réputation. L’équipe gagnante de l’Ibère livre à nouveau un opus de bonne facture, qui utilise tous les ingrédients constructeur de ce « monument » du 9e art (là, ce n’est pas un phare !). Le scénario concocté par Patrick Weber, sous les conseils et le synopsis de l’immense Jacques Martin, est des plus cohérents, pédagogiques et aventureux. Bien évidemment, on peut toujours y regretter un manque de rythme et des échanges pompeux, mais dans le respect de la ligne éditoriale établie 50 ans avant notre ère : pas de moteur à combustion, pas le flow d’un MC/DJ Rapman à chaque énonciation… Il manque juste un chouya de surprise qui aurait donné un coup de fouet au récit. La bonne note est incontestablement à attribuer au dessin de Christophe Simon, qui redonne ses lettres de noblesse (égyptienne) à la série. Plus encore que sur l’opus précédent, l’artiste s’approprie les personnages de Jacques Martin sans le trahir pour autant. L’utilisation de quelques cadrages modernes et cinématographiques laisse imaginer que le meilleur reste à venir. Et ça tombe plutôt bien, car même s’il souffle cette année ses 60 bougies, le blondinet téméraire n’a pas l’intention de prendre sa retraite ou de poser le moindre jour de congés…
