L'histoire :
En cette journée pluvieuse, Nestor Burma se rend à l’hôpital de la Salpêtrière par le métro. Il tient dans sa main une lettre reçue tantôt, dans laquelle un certain Abel Benoît lui demande de le retrouver à l’hôpital. Burma ne connait pas cet Abel, mais il semble que lui le connaisse depuis longtemps. Dans la lettre, il fait référence au fait qu’ils se soient connus tout gamin et qu’il puisse sauver la mise à des copains. Tout en réfléchissant à cette étrange lettre, Burma remarque un gitane qui semble lui coller aux basques. Sur le quai du métro, elle l’interpelle et lui demande de ne pas rendre visite à Abel Benoît car celui-ci vient de mourir. Elle lui explique alors que c’est elle qui a posté la lettre... mais elle a un peu tardé. Burma s’interroge et la questionne afin de comprendre à qui il a affaire. Elle, c’est Bélita Moralès, une gitane dont Abel Benoît s’est pris d’affection comme son père adoptif. Il lui a alors parlé de Burma comme d’un flic un peu spécial en qui on peut avoir confiance. Burma continue sa route vers l’hôpital, bien décidé à voir la dépouille de ce Benoît et d'enfin comprendre cette histoire de lettre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En mai 1982, date de la première édition de ce classique du polar, l'écrivain Léo Malet et le dessinateur Jacques Tardi ont collaboré pour adapter la première enquête BD du célèbre détective parisien, celui qui met le mystère KO, Nestor Burma. Cette enquête bien connue, Brouillard au pont de Tolbiac, revêt une atmosphère très particulière. En effet, on plonge au cœur du XIIIème arrondissement de Paris, quartier bien connu de Burma et parfaitement retranscrit graphiquement par Tardi. Tous les ingrédients d’un très bon polar à la française sont réunis : une ambiance grise teintée de noire, un cadavre (voire plusieurs), un lieu sordide dans lequel défilent les crimes, le large pont de Tolbiac en lui-même, un mystère à découvrir bien sûr, et enfin un détective pragmatique a qui on ne la fait pas. Malet nous mène au travers d’une enquête teintée de rebondissements, dans laquelle son détective Burma déambule au gré des lieux et des rues, remontant le fil des évènements. Tardi utilise un dessin en noir et blanc parfait pour cette ambiance. Il excelle dans la représentation des lieux, des rues et des décors. On s'immerge aisément dans les pas de Burma et de ses pérégrinations. L’alchimie Malet/Tardi fonctionne, cette première enquête du détective Burma cartonne et promet une longue suite d'aventures...
