L'histoire :
Après avoir visité Paris, le chat du rabbin est rentré chez lui. Pendant un séjour à Oran et alors que son maître est parti égorger des poulets, il écoute le Malka des lions narrer ses aventures. A la fin de ses propos, le lion (son lion !) fait mine de vouloir s'attaquer aux enfants qui l'entourent. Le Malka en appelle à Daniel et à Judah afin que le fauve laisse en paix les enfants d'Israël qui, en retour, le rétribuent : c'est ainsi que le Malka des lions gagne sa vie. Puis le Malka, son lion et le chat partent à pied dans le désert. Mais alors que la nuit tombe, un serpent s'approche de l'oasis où ils se sont arrêtés pour la nuit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce quatrième tome des aventures du chat du rabbin s'inscrit dans la droite ligne des précédents. Le propos est toujours aussi pertinent, si déroutant : Sfar construit toute sa narration sur des quiproquos, des contre-pieds ou des causalités désarmantes. Exemple, « une fois, je (le chat) suis allé à Paris et il a plu. Alors, je suis rentré chez moi, en Algérie ». Quelle transition limpide, si absurde quelle paraît presque logique, lumineuse et ensoleillée ! Même la mort n'est plus redoutée mais, au contraire, souhaitée lorsque l'oubli guette. Notre chat a retrouvé la parole, du moins avec ses semblables, car la fraternité du règne animal reste incomprise des hommes qui préfèrent s'en tenir à l'habit et sont promptes à se faire la guerre. Et c'est là le seul bémol : le chat n'est plus le personnage central mais le narrateur parfois circonspect d'anecdotes digressives sans réelle trame continue. Des réflexions morales, si bien senties soient-elles, suffisent-elles "justement" à divertir ? Au diable ces réserves, les personnages semblent d'autant plus attachants qu'ils paraissent vulnérables à la lecture. Par ailleurs, le dessin de Sfar se laisse aller à toujours plus de fantaisies CHAToyantes propices à nous CHArmer. La préface, cette fois signée Jean « Moebius » Giraud, nous invite tous à grignoter ce rêve avec gourmandise. Alors, si CHAT vous dit, lisez papi Sfar, qui raconte si bien ses histoires !