L'histoire :
L’inondation de la mosquée empêche le Cheikh Mohammed Sfar d’assurer ses offices religieux. Avec l’accord de son cousin, le rabbin Abraham Sfar, Mohammed décide d’utiliser la synagogue comme lieu de prières communes. Malheureusement pour eux, les croyants des deux communautés ne voient pas ce mélange religieux d’un bon œil. Avec l’aide du rabbin du rabbin et de l’Imam de l’Imam, ils lancent une fronde commune contre les deux cousins. Le Malka des lions souhaite réapprendre aux croyants le vivre et prier ensemble en utilisant la légendaire relique de la pomme d’Adam. Or le seul homme connaissant l’emplacement du mythique fruit est l’Imam de l’Imam de l’Imam. Une équipe formée de Mohammed, Abraham, le Malka, le chat et le rabbin du rabbin, part donc sur la tombe du religieux afin de récupérer des informations sur le trésor perdu. Arrivée sur place, le corbeau du défunt Imam accueille les visiteurs. Mais surprise, ce dernier a, comme le chat, le don de la parole…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un tome 6 au scénario un peu décevant, Joann Sfar relance sa franchise à succès avec cet ouvrage réussi, où tous les personnages principaux de la série reprennent de l’envergure. L’auteur n’oublie pas pour autant son personnage principal, le chat ; et il lui écrit un monologue tordant, face au bébé de Zlabya, où le terrible félidé montre toute l’ampleur de son impertinence. Scène culte de l’album. Sfar interpelle ses lecteurs sur différents thèmes actuels : migrations, transmission intergénérationnelle, dialogue inter-religieux ; des sujets ô combien importants, traités ici avec fausse légèreté et intelligence. Si fait, La Tour de Bab-El-Oued est l’un des ouvrages les plus réussis de la série. Notons que cette série porte-bonheur de Joann Sfar est en cours d’adaptation au cinéma, avec une sortie prévue en 2018, après une première version en film d’animation de 2011, avec Christian Clavier dans le rôle du rabbin. Espérons que le succès soit de mise et que l’auteur poursuive la BD Le Chat du rabbin, car on l’adore.
