L'histoire :
Le Chat connait tous les recoins du bureau de son maître, le rabbin. Il y trouve un micro-rouleau, sacrément intéressant, sur lequel est inscrit le numéro de téléphone : D... Il en déduit qu’il s’agit du numéro de Dieu puisqu’il est souvent évoqué par un D majuscule et trois petits points. Sa maîtresse Zlabya est peinée, face à la détresse de son amie Knidelette. En effet, sa sœur, enceinte, est au plus mal. Le Chat lui demande pourquoi elle s’inquiète d’une part, pour une personne qu’elle ne connait pas, et d’autre part, pour un être qui est encore dans le ventre de sa mère et qui ne naîtra peut-être jamais, plutôt que d’écouter son chat qui a tant de choses à lui raconter ? Elle prie pour soulager sa peine. Le Chat lui demande ainsi ce qui lui fait croire que l’Eternel va lui obéir ou lui répondre ?! Il la laisse à son petit plaisir qui, selon lui, ne sert à rien. Elle le frappe alors, poussée à bout. Mais le Chat a un moyen beaucoup plus efficace que la prière pour joindre Dieu, puisqu'il a son numéro. Pour cela, il suffit de l’accompagner au café afin d’acheter un jeton et d’essayer. Bien entendu, Zlabya ne doit rien dire au rabbin…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvelle aventure spirituelle pour le chat le plus irrévérencieux et attachant du 9ème Art. Cette fois-ci, le Chat a trouvé le numéro de téléphone de Dieu dans les affaires de son maître. Il veut en faire profiter Zlabya, et finit par lui téléphoner... mais c’est le prophète Elie qui lui répond. Il a tellement entendu qu’il veut lui parler, qu’il lui donne rendez-vous… Question existentielle sur les miracles et leur probabilité, Joann Sfar porte une fois encore sa réflexion sur Dieu, Elie, le sens des croyances et des religions, au point que le Chat frôlera un coup de babouche de la part de son rabbin préféré. Sfar se concentre davantage sur son chat, contrairement au tome précédent, et il n’est plus question, pour le moment, de se pencher sur la descendance de Zlabya. Il surprend son lecteur, et cela plaît. L’on retrouve l’essence des personnages, un rabbin à l’écoute des facéties de son chat, qui s’évertue à lui expliquer la Torah, une Zlabya encore jeune fille, et complice de sa bestiole. Le Chat redevient omniprésent, expressif, valorisé dans ses traits et les cases qu’il occupe. Son bagou, toujours aussi percutant. Sfar apporte un soin particulier à son graphisme, nettement amélioré, et les couleurs marquantes de Brigitte Findakly renforcent l’esprit de la série. Cette lecture énergique donne le sourire. Cependant, gardons à l’esprit que la religion est une ligne de conduite. « On peut faire tous les miracles que l’on veut ; si les gens décident de ne pas y croire, cela ne sert à rien ». Et comme la bougie, elle n’éclaire que celui qui la tient.