L'histoire :
Le journaliste Bronson Babbit va prolonger l’enquête de son défunt ami, l’inspecteur Ritchie. Avec l’aide d’un carnet sulfureux, il tente de faire la lumière sur le passé trouble du maire de New York, Gédéon Sikk. L’enquête n’est pas sans danger. La mafia menace notamment le journaliste trop curieux et efface toutes les traces compromettantes. Dans le même temps, Logan Joshua est interné dans un asile, suite au meurtre de son fils. Il y rencontre la petite Amy. Celle-ci sortira l’ancien militaire des ténèbres… Pourtant, ni Bronson, ni Joshua, ne se doutent de l’immense conspiration qu’ils devront affronter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le deuxième tome de cette prometteuse série politique ne faiblit pas en intensité, bien au contraire. Le lecteur est tenu en haleine du début à la fin, en suivant avec anxiété le journaliste qui risque sa vie au fil de son enquête. En parallèle, la décrépitude et la déchéance de Joshua est saisissante. Le scénariste Luc Brunschwig décrit avec réalisme l’univers carcéral et le monde de la folie. Amy, le personnage au centre de ce tome est touchant de sincérité et de naïveté, mais en même temps sa folie fait frémir. Du coup, Laurent Hirn peut éclater les cases et déstructurer l’espace, en peignant l’asile et la démence des internés. Il n’a pas son pareil pour mêler le présent vide de Joshua et son passé sordide au Vietnam, dans de savants fondus-enchaînés. Les couleurs sont un peu plus modernes que le tome précédent et mettent plus en valeur le dessin, même si l’ensemble n’est pas encore parfait. Cette série rappelle surtout le cinéma tant le rythme est endiablé et le récit nerveux. Elle constituerait un excellent support pour une adaptation sur grand écran. La fin réserve par ailleurs une énorme révélation, terrible vision de la politique et de ses complots à grande échelle. Ici, personne n’est… innocent ! La paranoïa s’installe au fur et à mesure que la mafia pourchasse les seuls êtres capables de rétablir la vérité. A la fin, le constat est terriblement amer et Brunschwig fait preuve d’un pessimisme noir et désabusé sur les rouages du pouvoir et son accession. Les héros qui cherchent à contrecarrer la machine politique se réduisent comme peau de chagrin. Terrible ironie : le seul personnage capable de l’emporter est Joshua, devenu totalement déséquilibré et incontrôlable. Une affaire à suivre… absolument !