L'histoire :
Steven Providence raconte la suite de son passé difficile à sa prisonnière Xuan-Mai. Cette fois, il relate comment sa vie fut sauvée, à partir du moment où il rejoignit le centre d’aide à la réinsertion dirigée par Mme Jessica Ruppert, future candidate démocrate. Cependant, ses déboires ne sont pas finis et, bien décidé à se venger, le mafieux Frazzy fera tout pour briser la vie du boxeur noir. Pendant ce temps, Amy est sauvée grâce à l’aide de Jessica Ruppert et la présence de Joshua Logan. Grâce à la petite, Joshua va recouvrir petit à petit la raison. Jusqu’au jour où Frazzy refait surface…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le tome 4 consacre encore largement son histoire au passé de Providence. Mais cette fois, on est bien loin du constat sordide du tome 3. Le scénariste Luc Brunschwig enchaîne habilement évocation du passé et retour au présent. Si bien, même, que la narration s’emmêle et qu’on a l’impression que le présent est une répétition du passé. Ainsi, loin du catalogue ennuyeux du tome précédent, le lecteur suit avec intérêt cette sorte de rétrospective qui n’a en réalité qu’un seul but : mettre en avant le personnage central de cette saga politique : Jessica Ruppert. A la lumière du passé de Providence et de son passage au centre autrefois dirigé par Mme Ruppert, on comprend mieux la personnalité de cette femme énergique et engagée. La narration est aussi bien plus légère et agréable à suivre dans cet épisode : on découvre avec tendresse les rencontres que font Providence, cet exilé endurci par la vie qui va finir par s’ouvrir petit à petit aux autres. Une belle histoire d’amitié puis d’amour y sont racontées au fur et à mesure de la narration de Providence. Un ton bien optimiste qui contraste singulièrement avec les précédents épisodes. Pourtant, le final plonge à nouveau le malheureux Providence au cœur d’un profond marasme. Une nouvelle fois brisé, le boxeur encaisse mais pas forcément le lecteur : en effet, les rebondissements tragiques finissent par ne plus être crédibles et frôlent parfois le grotesque tant les ficelles sont énormes. La chute, encore une nouvelle fois surprenante, est également peu réaliste. Le dessin a également perdu de sa superbe avec des couleurs à nouveau criardes et de mauvais goût (un peu comme le choix des couleurs de Jonas pour repeindre la cuisine du centre !), ce qui gâche totalement les traits anguleux et le dessin de Laurent Hirn. L’histoire est toutefois plus agréable à suivre et certains passages sont de véritables moments d’anthologie : le repas entre Jessica Ruppert et ses protégés est l’occasion d’un superbe discours de la future candidate en faveur des déshérités et des laissés-pour-compte. Une lueur d’espoir apparaît face à ces convictions sociales fortes même si on ne peut oublier la terrible machination qui se cache derrière cet idéal. Le dernier tome promet d’être explosif !