L'histoire :
Otto et Kurt, deux soldats de milieux sociaux très différents se rencontrent dans les jardins d'un superbe château en Rhénanie du Nord, à l'été 1942. C'est le jour de présentation d'un nouveau char d'assaut aux caractéristiques impressionnantes : le Tigre. Le premier char lourd construit par l'Allemagne a des dimensions inédites pour l'époque, et va effectuer sa première mission en Afrique du Nord pour appuyer les troupes de Rommel alliées aux italiens. Très vite, une équipe de seulement quelques engins va infliger des dégâts inattendus aux troupes américaines en Tunisie. Mais c'est l'année suivante, sur le front de l'Est, que va se jouer un des premiers tournants de la guerre. La bataille de Koursk voit s'affronter plus de 70 chars Tigre et des centaines de blindés russes face à eux. Un affrontement décisif et un tournant personnel pour le major Kurt Seibel. Lorsqu'il prend la parole, deux ans plus tard, devant des cadets dans le château même d'où il était parti, il porte sur lui les stigmates des terribles batailles qu'il a vécues.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un album entier pour mettre à l'honneur un... char d'assaut : la bande dessinée nous réserve décidément bien des sujets inattendus. Il doit y avoir un public pour ce genre de récit très premier degré, raconté avec méthode par Jean-Pierre Pécau, véritable historien en chef du 9ème art. Cela dit, il va falloir une fibre particulière pour apprécier cette tranche de guerre sans recul et sans surprise, dont les étapes s'enchaînent dans le seul but de couvrir des batailles célèbres. Bien entendu, Pécau a pris soin d'introduire de vrais personnages au cœur de ce déferlement d'obus et de ce ballet de tourelles, mais avec visiblement plus de savoir-faire que de conviction. L'équipe de dessinateurs composée de Senad Mavric, Filip Andronik et Jean-Paul Fernandez utilise abondamment les photos pour assurer à la fois le réalisme des paysages et des engins. Cela donne cette impression de voir parfois plusieurs techniques associées sur une même case, qui en devient irréelle. Tout comme les visages de certains personnages, figées dans des poses qui ne traduisent pas souvent ce qu'ils sont censés exprimer. Un travail très technique qui s'appuie sur un cahier des charges très précis, avec tout de même des images impressionnantes. Et les solides références historiques de Jean-Pierre Pécau, bien entendu.