L'histoire :
Une nuit de Septembre 1944, un groupe de soldats écossais est positionné dans la ville hollandaise d'Arnhem, dans le cadre de l'opération Market Garden qui visait à percer la défense allemande par le Nord de l'Europe. A la grande surprise des quelques hommes, le char allemand qui surgit devant eux va faire feu au lance-flammes. L'engin est massif, totalement indifférent aux tirs des balles. Mais parmi eux, Fred semble connaitre le modèle de blindé qui leur fait face. Il sait où se situe son point faible, et il va concentrer l'attaque sur une porte latérale qui va céder. L'engin est détruit par deux grenades. Fred peut révéler qu'il a reconnu un blindé français du début de la guerre, qu'il a contribué à construire lorsqu'il travaillait en France chez Renault. Quelques années plus tôt, sous son véritable nom de Fred Rosenfeld, il s'enrôle dans l'armée française, fort de ses compétences d'ajusteur qui a travaillé en usine. Affecté à Mourmelon, il devient très vite indispensable pour s'occuper du char B1. Il fera partie de l'équipage en tant que graisseur. La petite équipe de 6 personnes qui vont monter à bord de l'engin connaitra très vite l'expérience du champ de bataille. Malgré ses faiblesses, dont une consommation de carburant énorme, il sera un atout important qui laisse penser aux soldats qu'ils vont pouvoir résister aux percées allemandes de 1940...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même sans être un passionné des engins de guerre, on peut facilement se laisser attraper par ce récit bien construit. Celui-ci nous fait monter à bord d'un char d'assaut conçu dans les années 20, qui avait de nombreux atouts pour lui lorsque la deuxième guerre mondiale a débuté. Construite autour d'un juif allemand engagé dans l'armée française, l'histoire se déroule constamment à hauteur d'homme, y compris lorsqu'ils sont tassés dans la cabine de leur engin. Jean-Pierre Pécau gère parfaitement le mélange d'intrigue militaire, de conversations entre soldats et d'éléments techniques. On a vraiment l'impression d'apprendre quelque chose en lisant cette aventure, surtout si on se réfère à la postface détaillant le plan du B1 bis, de son système de visée, et son gros moteur Renault de 307 chevaux. Les dessins de Senad Mavrik et Filip Andronik sont parfaits de réalisme et de détails. Le trio fonctionne parfaitement, pas de panne de carburant en vue pour les trois compères qui animent cette série autour des machines de guerre avec sérieux et beaucoup de professionnalisme. Les images de chars d'assaut dans les rues des villes françaises sont très crédibles, leurs mouvements sont bien orchestrés... Bref tout fonctionne très bien et on est finalement captivé par un sujet a priori réservé aux passionnés.