L'histoire :
A la fin du printemps 1944, sur la pelouse d'un camp militaire anglais, les soldats de la troisième division blindée US se voient présenter le char avec lequel ils vont devoir affronter l'ennemi sur le terrain. Ils savent que leur Sherman n'est pas le plus puissant ni le plus résistant, loin de là, et que les allemands le savent très bien. Mais il a pour lui sa rapidité. Et lorsqu'il est conduit par une dream team comme celle du sous-lieutenant Anderson, il peut accomplir des miracles. Sous une pluie battante, la division va débarquer en Normandie le 18 juin, et s'installer en bord de mer, avant de tenter de franchir les dunes et de s'attaquer aux positions allemandes. Le premier village est atteint le lendemain, et le Sherman d'Anderson affronte les bazookas de soldats embusqués. Le char ne sera que légèrement touché, et la bataille sera gagnée arme à la main. Ce n'est que le début d'une longue progression vers le Nord, avec partout des poches de résistance allemandes, qui montrent bien que la guerre est encore loin d'être terminée. Des villes en ruines, des cimetières traversés par les blindés, des snipers en embuscade. Et bientôt le face à face avec les Panther...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà un album de pure aventure militaire, qui met en scène une équipe de soldats américains courageux et pleins d'humour, aux commandes d'un char qui n'a pas, sur le papier, les atouts pour vaincre. Jean-Pierre Pécau organise une traversée de la Normandie vers les Ardennes et rythme son récit d'une série d'affrontements qui donnent une idée assez forte de ce que devaient être les batailles résiduelles face à des troupes allemandes qui savaient que la guerre était perdue. Le contraste entre les troupes qui gardent le moral et les ruines qu'ils traversent est assumé, on est dans un récit au premier degré qui bénéficie du talent réaliste des dessinateurs Senad Mavric et Filip Andronik. Ils se partagent le story-board et l'exécution des pages, et permettent de soutenir le rythme de cette série qui en est, mine de rien, à son troisième char d'assaut ! Ils n'hésitent pas à en rajouter et à faire prendre des poses martiales à leurs héros, dans la tradition de la peinture héroïque des années de guerre. Il faut donc avoir le goût de la plongée dans l'Histoire militaire et une certaine fascination pour la machine en elle-même, à l'image de Pécau qui avoue que ce sont ces deux dimensions qui l'amènent à raconter ces histoires. Comme toujours avec ce scénariste passionné d'Histoire, le contexte est basé sur la réalité historique. On en apprend pas mal sur ces quelques semaines de l'année 1944, tout est basé sur une documentation extrêmement sérieuse ! Une immersion réalisée avec un grand souci du détail et du spectacle.
