L'histoire de la série :
Qui est exactement Suzan Fitzroy ? La jeunesse de cette charmante jeune femme donne des cheveux blancs à plus d’un service de contre-espionnage… En effet, née Shania Rivkas, elle est la fille naturelle d’un biogénéticien estonien qui a raté son passage à l’ouest et l’a payé de sa vie. Après avoir échappé à la mafia russe, après avoir survécu en devenant voleuse de haut vol dans les palaces londoniens, elle a finalement été adoptée par James Fitzroy, un diplomate américain, qui en a fait sa plus proche collaboratrice. Si ce dernier connaît tout du passé tumultueux de la jeune femme, il ignore en revanche qu’elle a été recrutée par « Orion », qui la contraint à travailler pour une mystérieuse organisation anti-terroriste sous le nom de Lady « s »…
L'histoire :
Dans les locaux de la CIA, un ponte fulmine : l’Europe s’est dotée d’une agence de renseignement sur le terrorisme, le CIRCAT (Centralized Information and Research Center Against Terrorism), sans le consentement des américains ! Ledit ponte charge donc un de ses collaborateur d’en percer les secrets. L’intermédiaire sera une jeune femme sur laquelle pèsent de lourdes présomptions d’appartenance au CIRCAT : Suzan Fitzroy, ressortissante américaine d’origine néo-zélandaise, fille d’ambassadeur itinérant. Sous le nom d’un groupe islamique inconnu, une fausse équipe de terroristes arabes profite alors des vacances françaises de Suzan et de son père, pour kidnapper le paternel. La jeune femme se met alors à retourner ciel et terre pour son père… tandis que les américains l’espionnent par l’intermédiaire de micros et de balises dissimulés dans ses vêtements, en espérant que ses faits et gestes la conduisent à livrer des informations…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La problématique de départ de ce quatrième opus peut d’emblée paraître tirée par les cheveux : la CIA fait croire à un acte terroriste pour mieux percer un secret européen de lutte anti-terroriste… Mouaif. Outre le sacré coup dans l’aile que se prend le mythe « Big Brother », on n’ose imaginer que les gueguerres atlantiques d’espionnage et de contre-espionnage en soient réduites à ce genre de procédés. Une fois accepté ce postulat de départ, le récit est pourtant rythmé, palpitant, et tout et tout, comme du bon Van Hamme, quoi ! Connaissant ce virtuose du scénario, on regrette tout de même qu’il ait consenti à un châssis si « facile ». Néanmoins, cela permet de faire quelques révélations sur Suzan et ses obscurs employeurs. Peu à peu, le puzzle Lady S se reconstitue… Et les morceaux demeurent encore suffisamment nombreux pour nous faire mariner quelques albums. Côté graphisme, rien à redire, c’est toujours d’une belle efficacité : le style réaliste de Philippe Aymond (dessin + couleurs) n’est certes pas des plus originaux, mais il est impeccable, peaufiné, maîtrisé, bref idoine à rendre l’ensemble parfaitement captivant. Après tout, il n’en faut pas plus pour faire une bonne série.