L'histoire :
Largo Winch, l’aventurier milliardaire, est en fuite au Canada. En effet, son groupe est accusé aux USA d’avoir fermé une usine d’équipements sportifs, ayant entraîné le chômage de 2500 habitants de la petite ville de DeerPoint et le suicide de son patron, Dennis Tarrant, retransmis en direct à la télé ! Désireux de démêler la magouille financière ayant abouti à cette situation catastrophique, Largo Winch est maintenant accusé d’avoir assassiné l’ex-chef comptable à coup de piolet, alors qu’en réalité il se rendait chez elle pour lui demander de l’aider dans son enquête. Il réussit toutefois à convaincre Jude Tarrant, la fille aveugle du défunt patron, de son innocence et de sa volonté de rétablir la situation. Mais Nigel Knox, le redoutable avocat de cette dernière, n’est pas prêt de lâcher l’affaire : avoir la peau d’un milliardaire rapporte forcément beaucoup d’argent… Fugitif sur le point d’être coincé, Largo s’en sort néanmoins grâce à la confiance retrouvée de ses amis Simon et Freddy. Il peut également compter sur la loyauté de sa nouvelle pilote privée, l’asiatique Silky Song. Il échafaude alors une contre-attaque. Grimé, il se fait passer pour un contrôleur du groupe et essaie ainsi d’en savoir plus sur les malversations financières des dirigeants de la société en faillite, tandis que Simon et Freddy se font passer pour des investisseurs repreneurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour Largo Winch, le prix de l’argent (titre du premier volet de ce diptyque) est celui qu’on paie en devenant détestable aux yeux de tous alors qu’on est à la tête d’un empire financier. C’est donc là qu’on retrouve notre héros au début de ce second volet, au fond du trou. Il est en cavale, abandonné par ses amis, recherché pour meurtre et accusé médiatiquement d’être le plus inhumain des PDG. Heureusement, la loi du dollar, c’est la propension du milliardaire à tout arranger grâce à son porte-monnaie extensible. Une fois de plus, l’habile scénariste distille avec savoir-faire l’action et la romance (Freddy et Jude), le rythme est impeccable et les montages financiers parfaitement huilés et très bien expliqués. Certes, être un milliardaire au grand cœur est de moins en moins crédible dans l’économie de marché mondialiste actuelle où malheureusement seuls les vrais requins restent à flot. Mais les aspects exceptionnels font l’âme des héros et on ne peut tout de même pas blâmer Jean Van Hamme d’en avoir défini un sacré ! Etant donné que le dessin réaliste de Philippe Francq et sa colorisation contrastée – avec Marie-Paule Alluard – ne prennent pas une ride au fil des albums, le plaisir est garanti. La série Largo Winch reste donc une des valeurs sûre de la BD, bien au dessus de la série télé éponyme au ras des pâquerettes, et qui vieillit bien mieux que son p’tit frère XIII, autre série phare du célèbre scénariste.