L'histoire :
Largo Winch a été discrédité aux yeux du monde financier, lorsque les opérations de trading à haute fréquence opérées par son groupe se retrouvent responsables d’un « flash krach » boursier. Il est encore couvert de honte en raison d’une vidéo virale diffusée sur les réseaux sociaux, où on le voit arme à la main en train d’agresser des alter-mondialistes, lors d’un séminaire entre puissants au Mexique. Il est enfin acculé car les 10 titres de possession de son empire ont été dérobés, alors même qu’il était en train de les migrer vers un autre pays plus fiscalement responsable que le Liechtenstein. Bref, il est dans une merde noire et il se doute bien qu’une conspiration particulièrement vicieuse se referme sur lui et son groupe. Mais qui tire les ficelles ? Le voilà à présent coincé, au sens premier du terme, à l’intérieur d’un data center boursier de Chicago, en compagnie de Mary Stricker, la tradeuse qui a servi de fusible lors du flash krach. Le système de refroidissement est mis en panne par une mystérieuse motarde tapie à l’extérieur ; et des parois coupe-feu leur promettent une mort par pyrolyse… Largo et Mary parviennent à s’en sortir ou ouvrant les vannes d’un réseau d’incendie. Mais au moment où ils sortent, le bâtiment entier explose. Dans la foulée, les ravisseurs des titres du groupe W donnent rendez-vous à Largo à Saint Petersbourg…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Largo au cœur de la tourmente, devenu ennemi n°1 des riches ET des pauvres, et dépossédé en prime de son empire… Dans l’ellipse éditoriale qui sépare les deux volumes du diptyque, nous avions laissé notre héros baroudeur milliardaire dans de fichus draps. Une position somme toute classique pour lui, au sein de cette série culte. Eric Giacometti, qui préside désormais à son destin scénaristique, respecte de son mieux les intrigues typiques de la saga. Mais n’est pas Jean Van Hamme qui veut. Car la conspiration des oligarques est ici aussi confuse qu’outrancière… et sa résolution passe par des scènes d’actions rocambolesques à souhait. Jugez-en par vous-même : il est piégé dans un data center transformé en four, qui explose ; puis une agent secret mannequin le sauve d’une fusillade dans les couloirs du métro de St Petersburg ; puis il vole un véhicule militaire qui se trouve être amphibie… et ça tombe bien puisqu’il rate son coup de tremplin sur un pont levant et choit de 40 mètres dans la Neva gelée ; avant de manquer de mourir frigorifié dans une forêt russe ; il terminera en homme grenouille vengeur sur un yacht de luxe mouillant dans les tropiques. Giacometti aurait-il confondu Largo Winch avec James Blond ou Mission impossible ? L’abus d’invraisemblances spectaculaires nuit à la crédibilité de l’intrigue de fond, elle-même pas mal tarabiscotée. Heureusement, au dessin, Philippe Francq conserve sa méticulosité et met en scène des situations toujours idéalement cadrées et équilibrées. Les titres d’un prochain diptyque sont déjà annoncés en der’ de couv.