L'histoire :
Afin de concrétiser une joint-venture entre la Winch Aeronautics et la société chinoise Tsai Industrie Corps, Largo Winch a accepté l’invitation du richissime Monsieur Tsai, de venir à Hong-Kong signer l’accord en personne. Mais il est tombé dans un piège, croyant s’acquitter d’une dette d’honneur avec la triade qui l’a jadis aidé. Celle-ci lui demandait de dérober une antiquité dans sa résidence de milliardaire de Tsai : le Daodejing, manuscrit écrit de la main même de Lao Tseu, fondateur du taoïsme. Neutralisé pendant l’acte, Largo pourrit à présent dans une geôle tibétaine, face à son ancien tortionnaire, le cruel Wong. Comble du sordide, il a pour compagnie une famille de rats en train de becqueter le cadavre de son ami Tan. A Hong-Kong, ses amis et collègues ont beau s’en remettre aux autorités, Largo est sous le coup d’un mandat d’arrêt sur le territoire chinois, en raison d’une vieille (et fausse !) affaire de trafic de drogue. Dans ce contexte, les chinois ne font guère de zéle… Largo reçoit alors la visite du fils de Tsai et commence alors à comprendre la finalité de ce piège. L’ignoble rejeton exerce en effet un chantage : la liberté contre un transfert de sa totalité des parts de la Winch Aeronautics. Mais Largo ne se laisse pas abuser : dans un sursaut d’énergie, il neutralise ses gardes et s’enfuit dans le dédale de sa prison. Lorsqu’il débouche enfin à l’air libre, et se retrouve… en plein cœur dune galerie commerciale de Hong-Kong !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rarement l’actualité Winchienne n’aura été aussi chargée ! Il y a d’une part cet album (nous y reviendrons), mais également la sortie d’un DVD making-of, et enfin en parallèle, la sortie du (premier ?) film de cinéma tant attendu des fans, franchement fidèle et à la hauteur de la série BD. Mais revenons à nos moutons : le nouvel album, haletant et captivant au possible. En clôturant de main de maître le diptyque entamé avec Les trois yeux des gardiens du Tao, ce 16e opus prouve, s’il en était encore besoin, que Largo Winch est une valeur sure du 9e art. Pour rappel, cette série est la dernière que conserve Jean Van Hamme, quant à la confection du scénario (il a arrêté XIII et passé le relais sur Thorgal). A la fin du tome 15, nous avions quitté notre héros milliardaire en fort fâcheuse posture : esquinté, dénudé, croupissant en compagnie de rats et du cadavre de l’un de ses meilleurs amis, dans une geôle au fin fond du Tibet, où personne n’aurait jamais l’idée de l’y chercher. Nul doute qu’il s’en sort à l’issu du diptyque (même bien avant), mais encore faut-il que le dénouement reste cohérent et palpitant… Ce qui est une fois de plus le cas : excellemment rythmée, l’intrigue réserve son lot de surprises. Il y a certes bien quelques rebondissements un peu gros, limite Jamesbondiens (il est réellement invincible, ce largo Winch !), mais que voulez-vous : on est un vrai héros ou on ne l’est pas ! Bref, Van Hamme n’a rien perdu de son savoir-faire. En outre, le dessinateur Philippe Francq maintient un niveau d’exigence et une technicité à son comble. Ses cases sont équilibrées, détaillées, impeccablement cadrées… et les couleurs de Fred Besson parachèvent le tout en apportant beaucoup de contraste et de clarté. Un vrai bon divertissement grand public ET de qualité.