L'histoire :
Jacques Colpin est dans la mouise. Son entreprise a fait faillite, il est criblé de dettes et sa femme est obligée de travailler 12 heures par jour pour assurer le minimum vital à leur fillette. C’est dans cette situation calamiteuse qu’il croise un jour dans les rues de Metz, un copain de lycée qu’il n’a pas revu depuis des années, Franco Bucci. Devant une tasse de café, ce dernier lui explique qu’il est ici par hasard à l’enterrement de son père et qu’il est aujourd’hui « dans les affaires ». Cette dernière info ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Car Jacques espère pour s’en sortir, investir dans la restauration un hôtel de luxe sur la côte balnéaire de l’Adriatique. En association avec le frère de sa femme, originaire de là-bas, il démarche les banques locales avec un projet solide et ambitieux. Or devant le refus des banques croates à leur libérer les fonds, faute d’investissement personnel conséquent, Jacques fait appel à Franco. Ce dernier se montre tout d’abord réservé, puis s’intéresse peu à peu au projet en restant très secret sur les mouvements d’argent. De son côté, Jacques se laisse griser par l’aboutissement de son rêve, sans trop se méfier de l’origine des billets…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir scénarisé les 6 tomes des Coulisses du pouvoir, un thriller politico-financier palpitant, Philippe Richelle récidive avec le projet ambitieux de Secrets bancaires. Le concept vise à publier une série de 4 diptyques (2 épisodes par an, pour un total de 8 albums), tour à tour mis en relief par Pierre Wachs et Dominique Hé, d’ici juin 2009. Pour cette mise en bouche, nous retrouvons l’ingrédient principal qui a fait le succès des Coulisses, c’est à dire un schéma narratif béton et crédible. Dès le départ cette histoire pue la magouille et pourtant, progressivement, le piège se referme de manière implacable sur le personnage principal. Quelques planches du début laissent entrevoir un autre protagoniste qui prendra certainement toute son importance dans la conclusion de ce premier thriller, au prochain tome. La mise en relief a été confiée à Pierre Wachs (et la mise en couleurs à son épouse Domnok), un habitué des thrillers réalistes, puisqu’il a déjà dessiné (en partie) le Triangle secret et INRI. L’auteur emploie son style à lui, c'est-à-dire un dessin appliqué et maîtrisé, mais d’un réalisme un peu froid, notamment sur les faciès des personnages avec des grosses bouches et des gros yeux (pas franchement sexys). Mais bon, cela n’a aucune importance au regard du suspens découlant de l’engrenage financier, dont l’aspect réaliste n’en est que plus renforcé…
