L'histoire :
Esteban se réveille en sursaut. Il est dans une chambre d’adolescent. Il descend l’escalier et trouve des parents au petit-déjeuner. Sont-ils « ses » parents ? L’homme et la femme ne sont pas étonnés de son étonnement : le docteur a dit que ses troubles mettraient un peu de temps à disparaître. Etant donné qu’Esteban insiste pour qu’on lui donne le contexte dans lequel il se trouve, ils lui expliquent que depuis qu’on l’a retrouvé inconscient dans la forêt, deux semaines plus tôt, il a des pertes de mémoire fréquentes. Ses « parents » sont au courant de son « délire » : la clinique, la machine à voyager dans les rêves, la tache de naissance à côté de son nombril… Esteban a le sentiment d’être piégé par un gigantesque complot. Il sort, ramasse le vélo et part enquêter en solo. Mais le lycée est fermé car c’est les vacances. Il prend le chemin de la clinique, poursuivi par les gendarmes. L’entrée est bouchée par une palissade. Derrière la palissade, à son grand étonnement, Esteban découvre… un cirque, des dompteurs et des forains ! Il n’y comprend plus rien. Il pénètre dans le par cet se faufile jusqu’au cabanon de son frère d’adoption, Tristan. Là, enfin, dans un carton, il trouve des photos de Tristan et lui… sauf que sa tête a été retirée, découpée sur tous les visuels. Qu’est-ce tout cela signifie ?!
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur un pitch diablement bien pensé pour faire frissonner les ados – l’exploration à l’intérieur des rêves ! – ce tome 3 de La brigade des cauchemars parvient à se renouveler. D’emblée, Franck Thilliez surprend par son scénario : Esteban, que nous avions quitté en plein doute sur son existence réelle, se retrouve adolescent au sein d’une famille normale. Est-ce un rêve ? Est-ce son passé ? Son avenir ? Une dimension parallèle plus ou moins réelle ? A l’image des films Matrix, Inception ou de la série de Netflix Stranger Things, on prend plaisir à se perdre dans les dimensions parallèles et dans les doutes concernant la réalité vraie. Et on se laisse porter par une savoureuse intrigue fantastique qui nous amène cette fois jusqu’à bord du Titanic en train de couler – après Tchernobyl, les contextes d’aventures se spécialisent dans les catastrophes. Quand on comprend les sombres ambitions de la troupe de cirque, on se dit aussi que, décidément, cette série est pleine de bonnes idées. L’opus se termine en remettant tout en cohérence, en ayant apporté son lot de morceaux de puzzle, et en ayant étendu l’univers à de nouvelles questions (encore un satané cliffhanger !). Yomgui Dumont prend visiblement beaucoup de plaisir à illustrer, de sa griffe stylisée et extra-souple, cette aventure pour enfants/ados.