L'histoire :
Les trois explorateurs de cauchemars se sont remis de leurs oniriques mésaventures « dans la tête » de Léonard, qui a permis d’en exfiltrer Alice, la mère de Tristan. Quelques mois après, le professeur Angus et Alice ont reconstruit et amélioré leur centre d’étude des rêves. Celui-ci se situe désormais dans un phare, avec un fauteuil télescopique qui élève les patients à son faîte et un impressionnant réseau de grottes et de galeries souterraines, très utile pour matérialiser et décalquer dans la réalité les strates du subconscient de leurs cobayes. Le procédé d’endormissement a lui aussi été amélioré en passant par l’hypnose plus que par les drogues, afin de contrôler les phases de réveils – et donc l’extraction des explorateurs, afin qu’ils ne restent pas physiquement bloqués dans les subconscients des patients. L’équipe de scientifiques décide d’inaugurer le nouveau système en se penchant sur le cas d’une jeune fille, Ariane, qui entre dans un état de stress incontrôlable dès lors qu’elle entend des pétards, le tonnerre ou un feu d’artifice. Expérimentés et volontaires, Sarah, Esteban et Tristan acceptent d’aller faire un tour dans ses cauchemars, avec eux aussi des atouts améliorés : oreillette miniature pour correspondre avec le poste de contrôle et chacun un super pouvoir programmable (au choix !) dans ce monde onirique. Sarah choisit l’invisibilité, Esteban le pouvoir de glacer, quant à Tristan, paraplégique, ce sera de pouvoir simplement marcher…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La brigade des cauchemars repart pour un nouveau cycle et se structure de plus en plus dans son propos et son potentiel. On commence notamment à s’attacher aux personnages, bien que leur vraisemblance et leur psychologie soient toujours un peu vacillantes – nous le serions à moins si notre existence charnelle et terrestre provenait d’un rêve ! On sent aussi les inspirations venues du Netflixien Stranger things pour cette série au long cours de la collection Frissons de chez Jungle. Nos personnages voyagent eux-aussi dans un monde parallèle onirique où tout est possible ; ils s’y confrontent au prix de leurs vies à des monstres cauchemardesques qui peuvent « déborder » sur la réalité ; et le personnage de Tristan fait quand même rudement penser à Dustin ! Mais pour ce nouveau cycle, on se rapproche plutôt d’une autre référence cinématographique : Inception. Nos explorateurs de cauchemars s’enfoncent en effet désormais de manière « professionnelle » dans les labyrinthiques couches cérébrales de leurs hôtes, au risque d’y rester coincés, ou d’en ressortir à des endroits improbables. La mission de ce 6ème opus trouve le moyen d’être à la fois auto-conclusive : ils comprennent l’origine et « débloquent » les cauchemars emplis de nazis d’une certaine Ariane ; mais l’épisode ouvre, à travers ses révélations et son cliffhanger, vers d’autres explorations à hauts risques. La partition graphique de Yomgui (dessins) et Drac (couleurs) optimise aussi très bien les ambiances pour insuffler les frissons nécessaires auprès du lectorat jeunesse cible (les 9-13 ans).
