L'histoire :
Comme prévu, Finch, alias Duke, doit assurer la sécurité des 100 000 dollars que Mullins doit transférer vers sa maison-mère. Un représentant de Soaks and Sears va entrer en contact avec lui avant le départ d'Ogden, et la petite troupe se met en route. Mais très vite, un tronc en travers de la piste les bloque. Ils se trouvent à la merci d'un homme en armes, qui n'est autre que Clem, le frère de Duke, porté disparu depuis quelques jours. Grâce à un complice à l'intérieur de la diligence, Clem réussit à emporter le magot. La mission semble tourner court, mais Duke choisit de poursuivre le boulot seul, dès que les passagers seront tous arrivés sains et saufs à Colorado City. Autant pour tenir son engagement et récupérer la somme qu'il a négociée, que pour comprendre pourquoi son frère s'est lancé dans ce plan incroyable. Pendant ce temps, Peg a repris son travail de prostituée dans un bar de Pueblo, désespérée de ne plus avoir de nouvelles de Duke. Et Mildred, la femme de Clem, va subir les menaces de la bande de Mullins...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Difficile d'évoquer la frustration qui suit la lecture de ce troisième épisode de Duke, la nouvelle série western du grand Hermann. La sensation que les auteurs ne savent pas vraiment où ils emmènent ce personnage ne disparaît pas. C'est même le ton général de la série qui reste flou. Yves H multiplie les changements d'ambiance, passant du pur western spaghetti à des moments crépusculaires et violents, sans prévenir, et bien trop rapidement pour qu'on s'y retrouve. On ne comprend pas grand-chose de ce qui se passe dans la tête de Duke, qui quitte tout pour vivre avec Peg, puis quitte Peg pour redevenir exactement ce qu'il était deux albums plus tôt. Au milieu de l'album apparaît un personnage étrange dont on se dit qu'il va jouer un rôle clé dans le récit, mais qui ne sert finalement à rien, si ce n'est à permettre des dialogues décalés qui dédramatisent l'intrigue et font retomber la sauce. Tant du point de vue du découpage que des dialogues, le scénariste Yves H ne parvient pas à se hisser au niveau du talent de son dessinateur, probablement trop confiant dans la capacité de l'artiste à tout emporter par son sens des cadrages et son graphisme époustouflant. Le lecteur assiste alors à une suite de planches magnifiques, dont de nombreuses cases sont gâchées en séquence par des dialogues qui manquent terriblement de cohérence et de crédibilité, et un évènement dramatique au cœur du récit dont les ressorts sont tellement improbables qu'on en reste bouche bée. Heureusement, on en prend plein les yeux avec des successions de scènes d'extérieur aux couleurs toujours fabuleuses. Quelle que soit l'heure du jour, que le soleil brille un peu ou se laisse deviner derrière les nuages, Hermann relève le défi avec une passion artistique intacte. Personne ne dessine comme Hermann, il semble faire partie d'une autre galaxie, et c'est pour ça qu'on achète ses albums !