L'histoire :
Accompagné de Swift, Morgan Finch alias Duke a pris la fuite à cheval. Pas beaucoup de possibilités de se reposer sachant qu'une troupe de militaires est à ses trousses. Pendant ce temps à Ogden, les ouvriers de la mine ont tous été licenciés, Mullins se retrouve seul, lâché par ses collaborateurs. Il est finalement victime de celui par qui il pensait devenir riche, et qui finalement le laisse tomber, criblé de dettes. Alors que la petite troupe de soldats qui poursuit Duke pour récupérer les cent mille dollars qu'il transporte se dispute sur fond de racisme, les pensées de Finch plongent dans son passé. Une enfance à l'orphelinat avec son frère Clemence, les regards rares mais intéressés du patron de l'institution qui a repéré dans le jeune Morgan la colère et la violence sourde. Alors que les deux cavaliers se rapprochent du lieu que Finch a en tête, les protagonistes vont converger.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Petit à petit, Yves H dévoile les secrets de Duke, ce nouvel album étant essentiellement consacré au retour vers son enfance dans un orphelinat, et aux premiers moments qui ont forgé son caractère. Le personnage en tant que tel se dévoile pourtant assez peu, essentiellement caractérisé par le fait qu'il est peu bavard, et capable de violence lorsque c'est nécessaire. Les flashbacks vers ses jeunes années semblent avoir surtout pour but d'introduire un des protagonistes dans cette nouvelle aventure. Même si Duke est souvent pensif, on a donc du mal à comprendre pourquoi il l'est, à l'image de Swift qui essaye sans succès de le faire parler. Cela dit, la construction du suspense est assez proche du travail qu'Hermann a pu produire en solo, une longue mise en place pour terminer dans une scène violente qui culmine dans les dernières pages. Il n'y a pas beaucoup de surprises, et parfois des axes dont on se demande à quoi ils servent, comme ce conflit à l'intérieur de la troupe de militaires. Au dessin, Hermann père ne surprend plus, tout en restant au sommet de son art. Si le rythme de l'aventure souffre d'un scénario qui manque de lignes directrices fortes, les cases du maitre offrent toujours de grands moments visuels. Alors peu importe que Duke ne parle pas beaucoup, du moment qu'il continue de se balader dans les grands paysages américains, et du moment que la nuit continue de tomber autour de feux de bois.
