L'histoire :
Rahan gambade et voltige de liane en liane, tout content de retrouver des latitudes chaudes et peuplées en gibiers. Ce jour là, il doit pourtant se contenter de cerises, car le lièvre qu’il chasse est plus fort que lui. Mais Rahan ne s’avoue pas vaincu et poursuit la traque. Soudain, il lui semble être percuté par… une boule de feu ! Après un examen approfondi du phénomène, il s’avère que c’est un rayon de soleil condensé par un éclat de cristal. Rahan s’en amuse et poursuit sa route. Après avoir affronté un cyclone, il aide 3 adolescents apeurés par un clan de barbares, à retourner dans leur tribu troglodyte, en passant par une mince fissure dans la roche. Pour cela, il efface leurs traces (il ne faut pas que les barbares puissent remonter jusqu’à eux) et observe d’en haut. Une fois les barbares repartis, la curiosité l’emporte : Rahan se faufile à son tour dans la grotte. Au bout de quelques mètres, il n’y voit déjà plus rien, mais il vainc sa peur et avance tout de même toujours plus en avant. A tâtons, il croit être définitivement perdu lorsqu’il est attaqué par les guerriers de la tribu. Ces derniers sont tellement habitués au noir, qu’ils ne peuvent plus supporter la lumière du jour. Cheveux de feu maîtrisé, les ados rassurent les hommes sur ses intentions pacifiques et le feu est ranimé. Rahan découvre alors de somptueuses peintures murales, représentant un gibier varié…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis sa renaissance il y a 10 tomes aux éditions Lecureux, Rahan s’appuie pour chacune de ses aventures sur un site ou une découverte culturelle préhistorique. Cette fois, Jean-François Lécureux, scénariste héritier de l’œuvre de son père Roger, nous emmène à la découverte des peintures pariétales de la grotte de Niaux, en Ariège. Par la richesse de ses représentations de gibiers, ce site est sans doute l’un des plus beaux en France avec Lascaux. Un petit dossier didactique revient d’ailleurs en fin d’album sur ce haut-lieu culturel désormais touristique. Evidemment, la question de l’éclairage nécessaire à ces grandes profondeurs pour l’exécution des peintures se pose : le feu ne finissait-il pas par absorber tout l’oxygène ? Lécureux extrapole donc une découverte et plusieurs séquences aventureuses pour son héros à partir de cette problématique. En effet, Rahan invente cette fois… le miroir à facette (et par extension le rayon laser) ! A l’aide du soleil et d’un gymkhana de morceaux de cristal, comme autant de miroirs, il va éclairer le fond de la grotte pour retrouver des enfants perdus. Dingue, non ? Il s’en est fallu de peu pour qu’il ait l’idée de les mettre en boule et d’inventer la première boîte de nuit troglodyte (ça c’est un concept !). Trèves de plaisanterie : les fondamentaux de la série sont honorés et l’aventure, bien que caricaturale, se laisse suivre avec plaisir. Au dessin, André Cheret (73 balais au compteur) maîtrise toujours son coup de crayon dynamique et réaliste. Nul n’a son pareil pour enchevêtrer plusieurs scènes dans une même planche en s’affranchissant des bordures de cases. Un bon cru.