L'histoire :
Le vendredi 17 février 1954, le camp de la First Marine Division américaine stationnée en Corée a fait le plein. On a en effet promis aux soldats une visite et un concert de Marilyn Monroe, la star des stars du moment. Les troupes sont dubitatives sur la concrétisation de cette promesse, car l’hélico tarde à arriver. Pourtant, Marilyn est bel et bien en route, à bord d’un hélico gros porteur. Elle tient même compagnie au pilote, quelque peu intimidé. Ce dernier lui raconte tout de même les anecdotes de guerre qui font sa gloire. Dans la soute des passagers, Angela Mc Cloud joue les baby-sitters de starlette sous le nom de couverture d’Olive Palmer. La tournée s’avère compliquée, notamment en matière de sécurité et de timing serré. Marilyn demande soudain une pause, afin de réserver une surprise à ses fans. Elle demande en effet aux officiers accompagnants de la tenir fermement par les jambes tandis que l’hélico survole la foule en stationnaire, afin que tous la reconnaissent bien tandis qu’elle les salue de son plus beau sourire. Cette idée donne des sueurs froides à Angela. Mais toujours moins que lorsque l’hélico se pose enfin. Car Angela remarque alors un impact de balle dans la carlingue de l’appareil. Quelqu’un chercherait-il à assassiner la superstar ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il faudrait inventer des critères de notation supérieurs à notre limite maximum pour caractériser le dessin de Romain Hugault. A chaque nouvel album signé de sa main magique, c’est une nouvelle baffe visuelle. Ainsi on a beau s’y attendre, ce huitième opus d’Angel wings surprend encore par le degré de finition réaliste de ses cases, que l’artiste n’hésite pas à cadrer pleine page. Il faut dire que dans la vocation de relier les avions et les jolies femmes, on peut difficilement trouver contexte plus approprié que celui de l’authentique visite de la mégastar et championne des pin-ups Marilyn Monroe aux troupes américaines engagées dans la guerre de Corée en février 1954. 10 concerts donnés en 4 jours : elle aura fourni un bel effort de guerre. Le sujet est bien documenté, donc aisé à reproduire sous divers angles. Encore fallait-il le relier à une intrigue mettant en scène notre héroïne Angela, devenue star-sitter par devant, mais en réalité espionne infiltrée au sein de l’USAF (United States Air Force). Le scénariste Yann trouve donc un petit biais, d’une importance toute relative, qu’il délaie donc avec des anecdotes imagées en interludes sous forme de flashbacks. Mais le récit au présent est tellement habité par la présence de Marilyn, sexy, souriante, pimpante, quelles que soient ses tenues, quels que soient les angles choisis, qu’on se déconcentre régulièrement et volontairement du récit pour admirer les dessins.