L'histoire :
Durant la guerre du Pacifique, la wasp Angela McCloud reste quelques jours sur la base américaine de Dunbastapur, en Birmanie. Officiellement, elle est coincée par une panne moteur ; officieusement, elle a été chargée de démasquer un traître qui refile des infos sensibles aux « nips », au sein de l’escadrille. Sur le plan privé, elle tombe amoureuse du héros local, Rob, un pilote beau gosse, lui-même raide-dingue d’une pin-up peinte sur son avion : Jinx Falkenburg. Or cette star d’Hollywood fait justement étape par la base, avant d’aller soutenir les soldats de Kunmig, en Chine, en leur offrant un spectacle. Quelle coïncidence : de mystérieux « ennemis » crèvent nuitamment les pneus et les durites hydrauliques de l’avion de la star ! La voilà obligée de se donner en spectacle à Dunbastapur… à la grande joie des pilotes. Hélas, la veille du spectacle, l’avion de Rob est touché par une rafale de la DCA japonaise, alors que le pilote venait de bombarder un pont stratégique. Rob est obligé de se poser en catastrophe dans un coin de jungle reculée, au sein de la zone ennemie. Très inquiets, ses camarades effectuent dès le lendemain un vol de reconnaissance et l’aperçoivent vivant ! Ils lui larguent aussitôt une « rescue bomb » contenant des indications vers un point de récupération. Cette exfiltration sera entre autre confiée à Angela…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Judicieusement nichée au sein de la collection Calandre de Paquet, Angel Wings porte le focus sur le rôle des wasp (pour Woman Airforce Service Pilot), soit les femmes pilotes durant la guerre du Pacifique. En sus de planter le contexte, le premier tome nous présentait les héros : la pilote Angela, un brin d’fille plantureuse, énergique et courageuse ; le « sweetheart » Rob Clower, répondant à tous les stéréotypes du pilote américain beau gosse et tête-brûlée. Sur le front des personnages, le scénariste Yann nous donne donc du cliché, mais il le fait bien. L’intrigue n’est pas en reste, qui va permettre dans ce tome 2 de faire briller Angela dans tous les compartiments de son incarnation. En quatre temps : elle exfiltre Rob d’un coin de jungle sauvage, puis elle identifie le fameux traître, puis l’assassin de sa sœur, avant de poursuivre son périple initial vers Kunmig… ce qui découlera sur un cliffhanger et une situation nouvelle, très prometteuse pour le tome 4. En marge de ces hautes tensions guerrières, sa rivalité avec Jinx Falkenburg, authentique star d’Hollywood, apporte un peu de légèreté au récit. Juste ce qu’il faut à Romain Hugault pour dessiner des cases inoubliables de réalisme (le concert pleine page vu de la scène, Angela faisant du bronzage intégral sur l’aile de son zinc…). Or le dessinateur dessine les belles pépées avec autant de talent que les fuselages des avions. Une nouvelle fois, on lui bourre tellement les soutes de superlatifs (ne cherchez pas, il n’y a pas de contrepèterie) qu’il a de quoi bombarder tout le 9ème art jusqu’au prochain tome. Hugault est assurément l’as actuel de la BD aéronautique.