L'histoire :
En 1944, sur le front birman, Angela fait partie des WASP (Women Air force Service Pilot), elle est une femme pilote américaine qui lutte contre l’armée japonaise. Or le bombardier qu’elle pilotait a été dégommé au-dessus de la jungle. Seule elle et une pin-up chanteuse appelée Jinx, rendue sur place pour motiver les troupes, en ont réchappé. Elles ont sauté en parachute avant le crash de l’appareil, mais désormais, elles sont livrées à elles-mêmes dans une jungle terriblement hostile, sans vivres et sans moyen de télécommunication. Il leur faut désormais survivre et marcher vers un village allié, en évitant en priorité les indigènes pro-japonais, les forces de la Kempeitai, mais aussi supporter l’humidité, endurer les moustiques, se nourrir du sang chaud des singes qu’elles égorgent, arracher les sangsues de leurs jambes à l’aide de cigarettes pour éviter les infections et la gangrène. Sur le point eux aussi d’évacuer la base, Rob et son camarade Philip culpabilisent. C’est à cause de leur petit sabotage de pneus que Jinx a du prolonger son séjour sur leur base. Et tandis que, dans les airs, ils deviennent la cible d’un Mustang passé aux mains ennemies, ils espèrent de tout cœur que les deux femmes sont encore en vie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au fil de ses albums et de ses collaborations avec Yann, Romain Hugault est devenu un as de la bande dessinée d’aviation, avec ici l’option seconde guerre mondiale. Comme à chacune de ses sorties au sein de son Cockpit, il renouvelle dans ce tome 3 ses élégantes pirouettes artistiques et ses habiles figures ultra-réalistes, rivalisant pour chacune d’une minutie folle. Primo, les carlingues et les postes de commandes des appareils mis en scène reflètent sa réelle passion pour l’aéronautique (Hugault est lui-même pilote) et son stakhanovisme graphique sur le sujet. Secundo, étayé par la documentation précise de Yann, la reconstitution historique en général ne semble souffrir d’aucune approximation. Nous ne sommes pas spécialistes, mais la cohérence visuelle du décorum et psychologique des mentalités s’imposent à 1000%. Tertio, ses personnages féminins sont prodigieusement pulpeuses et craquantes… quoique dans cet épisode, elles sont majoritairement mal embarquées dans la jungle, donc plutôt vêtues, crados et fatiguées. Un seul bref flashback offrira au lecteur sa dose de monokini ravageur. Au final, comme lors des deux précédents volets, on s’angoisse dans la jungle, on vibre dans les airs et on espère de tout cœur qu’un second cycle remettra notre attachante Angela aux commandes d’un rutilant Dakota…