L'histoire :
Nous sommes aux environs des années 2047. Une catastrophe environnementale et politique majeure s’est produite, qui a abouti à une survie de la civilisation humaine au sein de bastions surprotégés à l’encontre d’un mystérieux ennemi extérieur. Ce matin-là, à l’aube, Ava, à la tête d’une petite communauté en « zone de danger », observe les alentours à la jumelle depuis un des miradors de l’enceinte fortifiée. Il y a plus de 3 mois que la dernière « attaque » s’est produite, mais Ava reste sur ses gardes. Sa colonie n°16 se prépare à accueillir deux nouveaux habitants, des orphelins venus de la ville. Les deux zigues s’appellent Zack et Archer. Sur le toit du wagon qui les amène, une guitare à la main, Archer chante du rock n’roll à tue-tête. Il sait qu’il est un sex-symbol, il faut bien qu’il soigne son entrée ! Au portail d’accueil, on vérifie rapidement qu’ils n’ont pas été attaqués. Puis une fois le train à quai dans la base, quelques costauds s’affairent à décharger denrées et victuailles. L’un menace de confisquer les motos de Zack et Archer… Cependant, malgré leur tumultueux pédigrée, ils bénéficient d’un d’accueil équitable de la part d’Ava. Ici, chacun a droit à une seconde chance et les rigueurs quotidiennes imposées par la zone de danger incitera surement ces brebis galeuses à entrer dans le rang…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce premier tome se montre particulièrement accrocheur et astucieux : on est d’emblée plongé dans un contexte post-apocalyptique, où l’on découvre comment une communauté humaine s’organise en camp fortifié pour faire face à un danger venu de l’extérieur… sans qu’on ne voit jamais la nature de ce péril. Bêtes féroces ? Créatures mutantes ? Meutes de zombies ? Saura-t-on d’ailleurs un jour ce qui menace la colonie n°16 ? Il y a des chances que les auteurs soient tout de même obligés d’apporter de « la matière » à leurs lecteurs, car Gung Ho est une série ambitieuse : 5 tomes de 80 planches – aux formats comics – sont annoncés sur 5 ans. En prime, les éditions Paquet annoncent que chaque opus sera scindé en deux tirages de luxe hyper grands formats (28 x 37 cm), limités à 3000 exemplaires (le présent ouvrage est donc le 1.1). Ces dimensions extrêmes se révèlent un bien bel écrin pour apprécier le talent infographique de Benjamin Von Eckartsberg. Avec beaucoup de profondeur, ses personnages et ses décors sont mis en scène sans contours de formes, mais avec des cadrages cinématographiques, de grands renforts de textures et une gestion savante de la lumière. Ce traitement se révèle assez bluffant à l’œil et accorde beaucoup de vie aux protagonistes… on entendrait presque les sons associés à leurs actes. Un cahier graphique final de 20 pages permet en outre de creuser plus en profondeur le contexte et d’apprécier quantité de vues inédites et splendides sur la colonie et ses protagonistes. Pour le reste, difficile de se porter sur le potentiel définitif d’adhésion à cette saga post-apocalyptique scénarisée par Thomas Von Kummant : il ne s’agit ici que d’une mise en bouche. Mais elle se révèle en tout cas diablement alléchante ! Les personnages sont bien campés, le contexte parfaitement intriguant et tendu, le graphisme virtuose dans tous les registres… Vivement septembre 2013 qu’on découvre la suite !