L'histoire :
Aujourd’hui, c’est distribution d’armes au sein de la colonie fortifiée n°16. En fonction de leur âge, de leur maturité, et de leur encadrement parental, chaque jeune peut choisir une arme à tour de rôle. Les orphelins comme Zack sont les derniers à pouvoir piocher parmi le stock disponible. Zack récupère ainsi un vieux fusil à pompe à canon scié, soit une arme de bourrin qui ne nécessite pas vraiment de savoir viser. Cette distribution tombe à point nommé : dès le lendemain, les jeunes qui se baignent dans le lac sont agressés par trois hurleurs sortis de la lisière. Pauline à proximité est celle qui canarde en premier, de sa kalachnikov et en bikini. Et elle ne fait pas vraiment économie de munition, en violation des règles qui lui ont été données. Les hurleurs sont mis en fuite ou dégommés… mais cette incursion inédite inquiète les autorités de la colonie. De nouvelles mesures de sécurité sont prises : un couvre-feu est décrété pour les mineurs. Ce problème n’est pas le seul abordé lors de a réunion de conseil de la colonie. La ligne de chemin de fer est en effet bloquée, ce qui va empêcher tout ravitaillement venu de l’extérieur ! Il va falloir se rationner et prioriser la localisation et la récupération des marchandises volées…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il n’y a que dans Gung Ho qu’on trouve tout à fait normal qu’une jolie nana bronzée en bikini jaune canarde à coups de kalach’ un gros gorille blanc aux dents pointues. Le duo allemand Von-Von (Benjamin von Eckartsberg au scénario et Thomy von Kummant au dessin infographique) poursuit sa chronique post-apocalyptique, une période où des bribes de civilisation humaine vivent recluses au sein de camps fortifiés, sur une planète infestée de gorilles blancs ultra friands de chair humaine. Le contexte est donc savoureux pour qui aime le registre de l’horreur ou de l’anticipation. Mais les scènes gores ne sont finalement pas nombreuses, les auteurs s’intéressant plus à l’organisation sociale tendue et aux rapports de séduction entre les jeunes gens que les hormones chatouillent. Dans ce troisième volet – sur 5 annoncés – l’un des deux frangins héros et orphelins est contraint de prendre le large, ce qui augure d’un réel renouvellement vers l’au-dehors. L’ensemble est une nouvelle fois magnifié par le dessin réellement novateur de von Kummant, un traitement infographique et néanmoins réaliste, sans contours de formes, cadré et découpé de cinématographique manière. L’artiste joue de textures savantes qui soulignent astucieusement l’époque post-apocalyptique – les mauvaises herbes poussent partout, les murs en béton sont tagués, tâchés ou rouillés… Et bien entendu, la part-belle est accordée aux ambiances flippantes, aux petits matins brumeux et aux créatures qui surgissent soudainement là où on ne les attend pas, en soufflant leur haleine fétide dans votre nuq…aaaaaarrh !