L'histoire :
Dans un futur proche, la civilisation humaine est en ruines après des attaques déferlantes de rippers proliférant – des sortes de gros singes blancs très carnivores. Une colonie humaine s’est retranchée en quasi autarcie, derrière de hautes palissades gardées nuit et jours. Mais en son sein, Archer, un jeune homme orphelin, a été banni – à tort ! – pour avoir voulu venger les abus sexuels subis par une copine droguée. On lui a gravé une croix sur le front et on l’a envoyé se débrouiller seul à l’extérieur. Au sein de la colonie, les jeunes adultes emmenés par son frère Zack ont décidé de mener une opération commando pour lui venir en aide, notamment pour le ravitailler. A bord de motos et de quads, munis de fusils, ils traversent les territoires dangereux et mettent deux jours pour rallier le poste de sécurité n°6. Etrangement, ils ne croisent que peu de rippers. Le bivouac nocturne représente un moment de grand danger : ils le passent sur une passerelle ferroviaire, à cheval au-dessus d’un ravin. C’est l’occasion pour Zack de raconter les conditions dans lesquelles son frère et lui ont été bannis de leur orphelinat. Puis enfin, le lendemain, il gagne le poste de sécurité n°6, une passerelle haut-perchée en bordure de falaise. C’est bien ici que Archer s’est réfugié. A la vue de ses copains, il est fou de joie. Il n’imagine pas que quelques-uns parmi eux le croient coupable d’avoir violé Céline et se préparent à la venger…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Gung Ho est une série en mode survivaliste, où nous suivons une communauté humaine retranchée qui tente de s’organiser socialement… en vain. Les basses pulsions humaines (manipulations, cupidité, orgueil…) viennent forcément tout pervertir et diviser en deux clans la communauté des jeunes, aux réactions exacerbés par leurs hormones. En creux, le scénario mené avec rythme et renouvellement par Benjamin Von Eckartsberg pose la question traditionnelle : faut-il plus craindre la perversion humaine ou l’ennemi extérieur ? Ici, cet ennemi est représenté par des rippers, une espèce nouvelle de gros singes blancs très carnivores et organisés en meutes. Au niveau de ce 4ème opus et avant-dernier de la série, en plus d’en révéler pas mal sur le passé et le contexte, la tension est amplifiée par une attaque imminente et probable de ce redoutable ennemi. Nos jeunes héros se divisent, s’expliquent, se perdent dans de mauvais choix ou se regroupent pour faire face, le tout entrecoupé de moments à hauts frissons (les attaques de rippers). Surtout, le dessin infographique de Thomas Van Kummant demeure la principale plus-value de la série. A travers une griffe artistique originale, sans contours de formes, le dessinateur joue tout à la fois avec des personnages expressifs, un décor post-apo fabuleux, des ambiances cinématographiques à nulles autres pareilles, une mise en scène dynamique (la baston de l’orphelinat, l’attaque de rippers dans le canal…). Nombre de scènes restent en mémoire, en raison de leur composition frappante. Une merveille, à réserver aux amateurs de frissons tout de même.