L'histoire :
Véritable héritier de l’âme des samurais, combattant hors pair, le sabreur Tanaka passe une première partie de sa vie professionnelle à entrainer les forces spéciales japonaises. Puis il se reconvertit en acteur pour des films… de samurais ! Ce soir-là, à la veille de l’apocalypse mondiale de la « plaie blanche », il assiste à l’avant-première de son dernier film à Paris. A l’écran, sous une ère médiévale, deux flèches fichées dans le dos, son personnage terrasse seul des hordes d’assaillants. Au sortir de la séance, sa femme Kumiko et lui retournent à leur hôtel, où les attendent leur jeune fille Yuki et la baby-sitter Akiko. Yuki est épouvantée par les « oni », ces cannibales blancs dont on commence à parler à la télé… qu’elle n’aurait jamais dû regarder ! On ignore quel laboratoire a créé ces espèces de singes croisés avec des ours et des chats… mais ils ont échappé à leurs créateurs, se reproduisent en masse et s’attaquent avec férocité aux hommes. Ces « rippers », comme on les appelle, sont devenus le prédateur ultime des humains. Or durant leur « dernière » nuit à Paris, les rippers vont lancer une offensive massive. Ils sont évidemment à l’origine de l’embouteillage infernal dans lequel le taxi de la famille de Tanaka se retrouve bloqué le lendemain, sur la route de l’aéroport. Ils ne rentreront jamais au Japon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cycle principal de la série Gung Ho compte 5 tomes et campe un groupe de survivants au sein d’une citée fortifiée attaquée régulièrement par le fléau apocalyptique qui s’est abattu sur l’humanité, la « plaie blanche ». Avec le premier tome, le lecteur de la série est immergé un peu « gratuitement » dans ce contexte d’anticipation horrifique, sans connaître son origine. Premier album d’une série d’épisodes indépendants, ce Tanaka a un double mérite : primo, en commençant au moment contemporain précis où surgit le fléau, il explique d’emblée son origine ! La créature redoutable qui ravage la Terre, entre l’Alien de Ridley Scott pour la férocité et l’invulnérabilité, et La planète des singes de Pierre Boule, pour le remplacement progressif de l’humanité, s’est malencontreusement échappé d’un labo mystérieux d’un « pays de l’Est ». Oups. Deuxio, il introduit et définit le personnage de Tanaka, qui apparait dans la série mère au tome 2. Austère et maître de lui-même en toute circonstance, celui-ci est entraineur des forces spéciales et acteur de films d’action. S’il n’est pas tout à fait original (difficile de l’être désormais dans ce registre éculé), le scénario de Benjamin von Eckartsberg suit un découpage très efficace. On frissonne et on tourne d’autant plus compulsivement les pages, que le dessin de Chaïko allie lui aussi l’expressivité des personnages, une folle justesse dans les postures et régulièrement des décors très immersifs. Ce second arc d’épisodes autonomes débute donc d’une fracassante manière.
