L'histoire :
Maintenant que le Spawn a acquis la certitude que les forces du Mal gouvernent les plus hautes sphères politiques et financières, il a décidé de frapper un grand coup en médiatisant ses actions. Il s'est laissé capturer et jeter en prison, avant d'être livré à une agence de sécurité. Emmené dans un laboratoire secret, il laisse ses ennemis penser qu'ils ont la main en le torturant. C'est dans ce laboratoire qu'il découvre les vestiges d'Overt-Kill, un cyborg mis au point il y a des années pour l'anéantir et qu'il avait fini par réduire en pièces. S'évadant sans aucune peine, non sans avoir massacré au préalable ses tortionnaires, il redonne vie à son ex-ennemi, qui devient ainsi son familier, puis il renouvelle l'opération avec Cy-Gor, un gorille monstrueux mécanisé et un psychopathe et Kulbiczi, alias le Streum. Mais son plan ne s'arrête pas là : il décide de révéler au monde entier qu'il est Al Simmons et annonce qu'il va s'en prendre au conglomérat militaro-industriel ! Alors que les médias américains remontent la piste de cet ancien soldat des forces d'élite, il a maille à partir avec le Clown, qui l'entraîne dans un des plans de l'Enfer. Tous deux se livrent à une lutte sans merci. Le Hellspawn est crucifié et le Clown s'apprête à le tuer, comme il l'a déjà fait avec une douzaine d'autres Spawns...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici un tome qu'on peut qualifier d'historique pour la série, puisqu'il contient les épisodes 295 à 300 ! C'est ainsi que le rejeton de McFarlane trace son chemin et le lectorat français peut se retourner sur 27 ans de publication, quand le canadien a décidé, une nouvelle fois, de redistribuer les cartes de l'intrigue. Le Spawn est revenu sous les traits de son identité originelle, Al Simmons et l'histoire renoue avec la substantifique moelle, l'ADN même du récit : la vengeance. Celle qui est liée au deuil, à la perte de la femme pour laquelle il se damna : Wanda. C'est l'occasion, durant la quasi intégralité des deux premiers chapitres de ce volume, de reprendre le (long) fil des évènements et il faut bien le dire, on est beaucoup plus du côté du texte illustré que de l'art séquentiel. Le procédé est bien pratique pour ceux qui «arrivent maintenant» à la série, mais pour les autres, les fans de longue date, on a envie de dire «rien de neuf sous les ténèbres», malgré le visuel impressionnant de JS Alexander, particulièrement à l'aise dans l'exercice des pleines et doubles pages, puisqu'il est peintre. Heureusement, après cette longue parenthèse narrative, l'action reprend son cours et on a le plaisir de retrouver d'autres personnages comme ce bon vieux Cog' ou encore Nyx, la sorcière qui sauva jadis le Hellspawn. Mais ce qui est marquant, donc bien réussi, c'est l'ambiance oppressante de fin du monde que produisent les évènements relatés. Rarement le ton de la série ne fut plus noir... Ajoutez à cela un casting d'excellence pour le dessin, avec l'émérite Greg Capullo, McFarlane himself (et en forme), le stylé J.Scott Campbell et le classieux Jerome Opeña et la messe (noire, on le répète) est dite. Par l'Enfer, Spawn est vraiment de retour !