L'histoire :
T’challa se demande ce qui fait de lui un bon Roi. Son autorité, il l’a héritée de son père et elle n’est pas innée. Il sait qu’il ne laissera pas d’autres personnes prendre sa place mais cela ne l’empêche pas de douter de lui. Alors, il circule, pensif, dans son Royaume. Aujourd’hui, c’est « Ubusuku Bokufa », la fête des vivants et des morts où la frontière entre les âmes disparues et celles sur Terre est extrêmement mince. Il n’est donc pas rare de voir des morts revenir voir ceux qui vivent encore, dans un esprit de joie et d’amour partagé. Black Panther n’arrive pas à cacher son inquiétude et sa sœur Shuri le remarque. Une jeune fille le sort de ses sombres pensées et celle-ci est déguisée en Black Panther. L’échange entre le vrai et le faux est émouvant et aide T’challa à se souvenir pourquoi il dirige le Wakanda. Oui d’accord, on sait tous que c’est un bon roi. Mais Deadpool lui aussi c’est un bon super-héros. La preuve, il sauve un bus entier d’enfants terrifiés attaqué par cet idiot de Démolisseur qui espérait en kidnapper quelques uns pour avoir une rançon. Un jeu d’enfant pour Deadpool d’arrêter ce guignol mais dans le feu de l’action, il n’avait pas vu que le vieux Willy est gravement blessé par un projectile. La médecin est catégorique : on ne peut plus rien faire pour lui. Sauf s’ils expérimentent un nouveau traitement imaginé par Tony Stark mais il leur faut une denrée plus que rare : du vibranium !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On enchaine les numéros de réédition avec cette campagne Panini consacrée à Deadpool à des prix imbattables. Cette fois, Deadpool rencontre Black Panther. Un duo qui ne va pas forcément de soit, c’est pourquoi Daniel Kibblesmith construit un récit dense et très travaillé pour expliquer cette rencontre. Plusieurs titres de la collection sont des coups marketing ou au mieux des moments sympas mais là, c’est vraiment de la bombe. Black Panther est plus puissant et intelligent que jamais et le mélange avec un Deadpool complètement incontrôlable, ça fait des étincelles. La noblesse et la grandeur d’un roi avec la bêtise et la gaminerie d'un bouffon provoque un contraste hautement réjouissant. Le récit est aussi plein de surprises, Deadpool devenant tour à tour un allié puis un ennemi puis un allié (etc.) de Black Panther, sans compter quelques audaces jamais vues auparavant. A l’image du mercenaire dingo, le scénario de Kibblesmith ose tout mais tout est fait avec intelligence et sens du rythme. C’est punchy et malin et c’est aussi très bien dessiné. Ricardo Lopez Ortiz a un trait anguleux plein de détails. Son graphisme nerveux colle parfaitement avec un récit enlevé et qui ne faiblit pas. On vibre et c’est pas dû au vibranium !
