L'histoire :
Ce sixième numéro contient :
- Minutemen (épisode 6/6) : Le Hibou et Byron recherchent le Juge Masqué pour l’empêcher de nuire. Cependant, ils n’ont aucune idée de l’endroit où il peut se terrer. Ils rendent alors visite à Nelson qui vit très mal la fin des Minutemen. Il leur donne toutefois un indice : le Juge Masqué se rendait souvent à la Tour. Les deux amis s’y rendent mais savent très bien qu’ils sont en danger face à la puissance du Juge.
- Le comédien (épisode 5/6) : Benway et Eddie Blake sont perdus en pleine jungle après avoir dévasté un village Viêt-Cong. Benway est blessé et demande à Eddie les raisons pour lesquelles il est devenu aussi dur. Éprouve t-il des remords ? Pour le Comédien, un grand pays doit se faire respecter par la peur et il ne faut donc pas hésiter à faire régner la terreur chez l’ennemi.
- Ozymandias (épisode 5/6) : Ozymandias cherche une solution pour que le monde soit définitivement en paix mais malgré son intelligence hors du commun, il ne parvient pas à trouver une formule. Il lit tous les récits de science-fiction pour y trouver l’inspiration et regarde tous les films et séries existants. Un épisode de la série Au-delà du réel retient particulièrement son attention. Dans cet opus, des scientifiques ont créé un effroyable extraterrestre afin de renforcer les liens entre les hommes et unifier la société. Cette fois, Ozymandias tient son idée…
- Rorschach (3/4) : Rorschach continue ses actions musclées et sème le désordre dans la bande du Crâne Cru. Il s’échappe in-extremis en taxi alors qu’il a tabassé un mort un des lieutenants du caïd. Le chauffeur accepte de l’aider et lui fait part de son admiration pour les super héros : pour lui, les justiciers doivent être libres car la zone urbaine est de plus en plus dangereuse. L’homme qui se cache derrière le masque de Rorschach, Walter, retourne au snack où la serveuse l’avait aidé alors qu‘il était au plus mal. La fille s’appelle Nancy et Walter l’invite à dîner après son service.
- Dr Manhattan (3/4) : Manhattan se remémore la fameuse rencontre entre les Watchmen. Si on ne l’avait pas placé avec le Spectre Soyeux, aurait-il trompé sa compagne ? Que se serait-il passé s’il avait fait équipe avec le terrible Rorschach ? Il en va de même pour son enfance. Si son père n‘avait pas épousé une Juive, il aurait encore eu sa mère. Il se rappelle qu’il était enfant au moment de la seconde guerre mondiale. L’Allemagne opérait une véritable épuration et sa mère sentait que sa fin était proche.
- Moloch (1/2): Alors qu’il croupit encore en prison, le dangereux Moloch se confesse et reconnaît toutes ses fautes. Il évoque son enfance. Dès sa naissance, il était prédestiné pour le banditisme. Né difforme avec des oreilles pointues, Eddie Jacob comprend qu’il doit faire le mal pour coller à son aspect monstrueux. Fasciné par la magie et le prestidigitateur Fantastico, Eddie devient rapidement Moloch, un dangereux caïd.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le projet Before Watchmen (qui est de revenir sur le passé des Watchmen créés par Alan Moore) touche à sa fin. Seules quelques séries attendent leur épilogue qui viendra dans le numéro suivant. Les Minutemen de Darwyn Cooke trouve sa conclusion dans cet opus. Le récit est plein de suspense et est marqué par des figures cauchemardesques comme le Juge Masqué ou encore le Comédien. A propos du Comédien, le personnage est toujours en vedette dans l’histoire de Brian Azzarello : plongé dans l’enfer de la guerre du Vietnam, on découvre avec effroi un terrible soldat psychopathe. Azzarello règle ses comptes avec la guerre et peint sans concession la noirceur humaine. Le Comédien est odieux de violence et de cynisme et l’histoire est franchement dérangeante tant la violence est omniprésente. Ajouté à cela un dessin de J.G. Jones crasseux et sanguinolent et vous n’aurez plus jamais envie de jouer à la guerre ! On a parfois l’impression de voir la truculence et le mauvais goût de Garth Ennis dans certaines scènes. Les autres séries continuent de nous émerveiller par leur qualité d’écriture et la beauté du graphisme. Ozymandias est toujours aussi magnifiquement incarné par le trait délicat et les couleurs envoutantes de Jae Lee. L’égal d’Alexandre le Grand devient plus trouble au fur et à mesure de la série et engage un bras de fer électrique avec… le Dr Manhattan. Manhattan, justement, est sublime d’émotions et de réflexions philosophiques dans le récit de J. M. Straczynski. Le personnage le plus énigmatique de l’équipe des Watchmen est parfaitement représenté avec une narration et un dessin qui tentent d’éclater la réalité, à l’image des pouvoirs du géant bleu. Que dire également de l’histoire de Rorschach ? Azzarello (encore lui) s’amuse à décrire le monde de la rue et de la mafia : du petit banditisme à la prostitution ou du serial killer au caïd de la pègre. Le tout est toujours aussi violent et noir. L’histoire vaut surtout pour le dessin époustouflant de Lee Bermejo. L’artiste offre un travail encore plus beau que d’habitude (si cela est encore possible) avec une peinture fascinante et inquiétante de New York. Rorschach traîne sa solitude et sa violence dans un univers urbain glauque et menaçant : un must ! Before Watchmen compte enfin une nouvelle série pour notre plus grand plaisir : Moloch, le célèbre caïd de Watchmen en est la vedette. Aux manettes : Straczynski au scénario et Eduardo Risso au dessin ! L’opus est superbe et décrit la montée du banditisme dans le New York des années quarante. Moloch est un démon malheureux, sorte de Richard III à la Shakespeare, qui tente de donner un sens à sa difformité en déformant le monde. Une préquelle toujours aussi intéressante et de qualité.
