L'histoire :
New York n’a pas toujours été le terrain de conflit entre forces armées qu’est la DMZ. Un jeune taggueur a même su se créer une véritable renommée en réalisant un peu partout, en ville, des messages choc. Malgré la guerre, cela ne l’a jamais empêché de poursuivre son œuvre et il s’attela même à réaliser un projet complètement fou où, après sa mort ou après la guerre, son travail existerait toujours aux yeux du monde. Son message, il le plaça sur tous les trains de la ville… En fréquentant Matty, Amina avait pensé trouver l’homme qu’il fallait. Mais entre son boulot et la guerre, les désillusions se sont multipliées. Depuis, elle survit en dépannant ici et là quelques personnes peu fréquentables. La dernière en date se nomme Barbaro. Il s’agit d’un sergent, membre du FSA, qui a déserté son poste afin de se livrer à de sombres activités. Il engage d’ailleurs Amina sur une affaire bizarre. Elle doit se contenter de porter un paquet, d’un point A à un point B. Sur le chemin, la curiosité de la jeune femme la pousse à regarder dedans. Elle y découvre une forte somme d’argent. Prenant quelques liasses, elle se rend auprès de son contact, mais celui-ci est déjà mort…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est avec une idée toute simple que Brian Wood a créé l’une des séries les plus additives de ces dernières années. A l’instar de Y le dernier homme de Brian K. Vaughan, le scénariste a trouvé un postulat efficace en imaginant une guerre civile aux Etats-Unis et un cadre new-yorkais pour la majeure partie du récit. Dans le sillage du journaliste Matthew Roth, surnommé Matty, nous avons découvert au cours des 4 premiers tomes les horreurs de la guerre : morts arbitraires et sociétés faisant fortune sur le dos de la population. Cette fois, le scénariste propose de découvrir 6 portraits de personnages croisés (ou non) par Matty, qui nous dévoilent à leur façon une autre facette de la DMZ. Du taggueur au DJ, les visions sont différentes à chaque fois et cela a le mérite de nous faire prendre un peu conscience du terrible quotidien des laissés-pour-compte d’un tel conflit. Ce tome est certes une parenthèse dans l’histoire, mais il sert parfaitement la série en consolidant ses bases. Visuellement, Riccardo Burchielli répond toujours à l’appel et nous fournit une prestation correcte dans l’ensemble. Le temps d’un chapitre (Random Fire), nous retrouvons de nouveau Nathan Fox qui offre quant à lui un trait beaucoup plus fin et fourmillant de détail. DMZ devient au fil des tomes une série un peu plus fascinante. Moins marquant que les précédents, cet opus reste doté d’un intérêt certain.