L'histoire :
Tandis que César dirige ses armées de l’autre côté de la Méditerranée, il a confié Rome à Marc Antoine. Or la gestion des affaires n’est pas la tasse de thé de Marc Antoine, empereur par substitution, qui s’étourdit en orgies. Alix et Enak ne goûtent d’ailleurs guère à ces plaisirs et ne s’éternisent pas à l’une de ces soirées de débauche. En rentrant chez eux nuitamment, ils trouvent leur nouveau jeune protégé Heraklion en plein crise de post-adolescence. Le jeune grec accepte mal son déracinement, la mort de sa mère, et il multiplie les 400 coups. En essayant de comprendre son comportement et la manière de soulager ses démons, Alix et Enak découvrent qu’il reçoit une riche correspondance écrite de la part d’Astyanax, jadis chef de la garde spartiate dévouée à la mère d’Heraklion. Pour le bien du jeune homme, mais aussi par décision de Marc Antoine, Alix est chargé de mener Heraklion auprès d’Astyanax… qui sert en Afrique, auprès du roi Juba de Numidie ! Le voyage est périlleux car les habitants ces territoires ne portent guère les romains dans leur cœur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au cours des 33 précédents albums, sous l’ère Jacques Martin et après, les aventures classiques d’Alix l’ont amené à beaucoup voyager. La Grèce, l’Espagne, les pays de l’Est, l’Egypte, la Chine, l’actuelle Irak (Khorsabad), Carthage (Tunisie) et même très récemment l’Angleterre. Cependant, comme l’indique l’éléphant en couverture, jamais il ne s’était autant enfoncé en terres africaines, du côté de Cirta, en Numidie (l’actuelle Constantine, en Algérie). C’est désormais chose faite, sous prétexte de ramener le jeune Heraklion, une pupille héritée des albums Le dernier spartiate et le Dieu sauvage, auprès du général Astyanax. Vous n’êtes pas obligé de relire ces petits classiques pour tout comprendre : dans son scénario, Mathieu Breda en rappelle les grands traits. Alix découvre donc une autre culture, de nouveaux paysages, les dangers des pachydermes, mais aussi l’engagement de Rome dans d’autres conflits. Rivalités, vieilles rancœurs, nostalgies tragiques, trahisons, dommages collatéraux des séditions, jonchent le scénario de Breda, qui s’inscrit une nouvelle fois dans une veine narrative bien en phase avec la « charte » jacquesmartinienne – donc un gros peu sage et ampoulée. Mais au plus proche du talent du maître, on trouve surtout Marc Jaillou et son dessin encré précis, soigné et régulier. C’est bien simple, il ne doit pas être possible de faire plus proche du style Jacques Martin. Après bien des atermoiements (et des épisodes gravement loupés), il semble que la série classique ait (enfin !) trouvé des repreneurs ultra fidèles. Ne changez rien !