L'histoire :
Une douce nuit, le sénateur Caïus Quintus Arenus donne une réception dans sa somptueuse villa près d'Ostie. L'ivresse de la fête est alors à son comble, quand s'approche un inquiétant navire. Alix et des compagnons armés débarquent et massacrent sans pitié tous les convives. Seule parvient à fuir la belle Julia, épouse du maître de maison, qui gagne sans tarder Rome afin d'y trouver secours. L'aube se lève lorsqu'elle frappe à la porte de la domus d'Alix Graccus...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Peut-on résumer un album à sa couverture ? Certes non, si l'on en juge par celle du dernier Astérix plus foudroyante que révélatrice d'un contenu orageux. Avec Alix, l’autre Gaulois, il n'est plus question d'une résistance irréductible mais de l'amitié du conquérant des Gaules. « Du pain et des jeux », selon le mot de Juvénal, voilà ce qui fait vibrer les Romains et justifie la prééminence politique de César ou du Grand Pompée. Roma, Roma... s'ouvre donc sur le spectacle classique et tant prisé d'un combat de gladiateurs : foulant le sable chaud de l'arène, le mirmillon Alix succombe aux assauts de son adversaire sous les vociférations d'une foule massée dans les gradins en bois. Une arène de bois ? Pourquoi diable pas le Colisée ? Simplement parce qu'au temps des guerres civiles républicaines (Ier siècle av. JC), Pompée est le premier à édifier un théâtre pérenne en pierre (le Colisée n'est construit que près d'un siècle plus tard). Les passionnés soucieux d'historicité se délecteront donc de cette pantomime bacchusienne contée par un Jacques Martin retrouvé. Tous apprécieront un théâtre d'ombres où l' on reconnaît quelques compagnons des plus fameuses aventures de l'intrépide (tel Fulgor aux côtés d'Octave). Un retour aux sources de ce qui fait tout le charme d'Alix Graccus : sa citoyenneté romaine. Reste le dessin minutieux de Raphaël Moralès qui restitue scrupuleusement le cadre urbain grandiose de la Ville qui préside aux destinées méditerranéennes, mais fige des personnages peu expressifs comme griffés par un découpage réduit à 48 pages, là où les frères puniques en noircissaient 64...