L'histoire :
Chemise hawaïenne au-dessus du pantalon, lunettes de soleil, barbe de trois jours, Tony Corso est détective privé à Saint-Tropez. Recommandée par une jet-seteuse sur le retour, Anémone de Courville, Corso se pointe sur le Yacht privé de la Comtesse Héléna Volodine pour un nouveau job. Cette charmante créature, de 20 ans la cadette de son richissime époux, l’engage officiellement pour retrouver « un ami très cher » disparu. Ce qu’elle ne dit pas, c’est que le disparu en question est un ancien amant, qui l’a séduite pour mieux faire main basse sur une mallette de 2 millions d’euros. Derrière ce coup fumant, Corso soupçonne Karl Zindel, l’avocat d’affaire du Comte Volodine. Profitant que la nouvelle épouse du comte faisait escale sur la côte d’Azur, Zindel aurait suggéré que cette dernière s’occupe d’un transfert de liquidités sur un compte monégasque, pour piquer l’argent, accuser la comtesse et se débarrasser de cette dernière du même coup. Pour 50 000 euros, Corso accepte le boulot. Mais son contrat l’oblige à être accompagné de Laszlo, le garde du corps personnel de la comtesse, colosse tchétchène muet qui doit rire quand il se cogne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tony Corso est un nouveau venu parmi les redresseurs de tord jeunes, beaux, intelligents, tenaces et amateurs d’action. Un vrai héros, quoi, avec le vent en poupe et le sens de la réplique qui tue. A la différence de nombres de détectives atrabilaires, en proie à des spleens qui s’accordent avec leur trench-coat sombre (et mouillé), Corso enquête sous le soleil de Saint-Tropez, à la demande gracieusement rémunérée de la jet-set locale. C’est un peu Magnum sur la Côte d’Azur, la chemise hawaïenne assortie, qui n’a pas (encore) les moyens de se payer une Ferrari. Ce premier album a un triple mérite. Premièrement, il définit parfaitement le nouveau héros, plante son terrain d’action et épingle le petit monde dans lequel il baigne. Deuxièmement, il livre une première enquête rondement menée, cohérente et palpitante, sans en faire trop. Enfin, les dialogues et la narration sont justement dosés : suffisamment relevés pour faire mouche, mais en restant sobres pour plus de réalisme. Bref, encore une super-série-qui-promet, entièrement orchestrée par un Olivier Berlion en forme. Seul son dessin tranche avec le reste de sa production, habituellement en couleurs directes (Cœur Tam-Tam, Histoire d’en ville, Sales mioches…). Cette fois, les encrages sont bien noirs et les couleurs de Christian Favrelles insistent sur le contraste du climat ensoleillé.