L'histoire :
La maréchaussée semble incapable d’endiguer l’épidémie de kidnappings sur des jeunes femmes rousses, par de mystérieux « fantômes » blancs et masqués. Les justiciers masqués la Rose Ecarlate (alias Maud) et le Renard (alias Guilhem) mènent donc leur petite enquête, notamment pour protéger leur amie Adèle (rousse). Leurs recherches leur ont fait entrevoir l’explication la plus plausible à ces enlèvements : ils sont organisés par une confrérie occulte adepte de Cosimo Ruggieri, l’astrologue de Marie de Médicis, jadis embastillé. Désormais au parfum, les justiciers préparent leur plan d’action. Ils récupèrent un peu de cette poudre blanche qui sert à créer des nuages de brouillard sur les lieux des enlèvements, puis demandent à leur ami Pierre d’inventer des masques de protection. Puis ils tendent un piège dans les locaux de l’orphelinat où Adèle est régulièrement bénévole. Ainsi, à la nuit tombée, lorsque les « fantômes blancs » croient encercler de la jeune femme qui balaie dans la cour, ils sont surpris de tomber sur Maud, une épée à la main, qui porte masque à gaz et perruque rousse. Guilhem bondit aussitôt et immobilise un des fantômes, mettant les autres en fuite. Ils ligotent leur prise, le démasquent et l’interrogent en compagnie de Monsieur Alexandre, qui les a orientés dans leur enquête. Mais l’homme s’étouffe et meurt, comme soudainement empoisonné…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce cross-over de la série-mère La rose écarlate qu’elle a créée en tant qu’auteur complète, Patricia Lyfoung n’est que scénariste. Pour la dessinatrice Jenny, elle conclut une première enquête riche en mystères, en aventures et en « petites intrigues sentimentales », parfaitement adaptée au public cible des fillettes de 7 à 12 ans (grosso-modo). Le couple de héros – des justiciers masqués au XVIIIème siècle, qui détroussent les riches pour redonner aux pauvres – enquêtent, agissent et neutralisent une conspiration ésotérique aux pourtours grand-guignolesques, à l’aide de gadgets jamesbondiens et anachroniques (le premier prototype de masque à gaz fut notamment imaginé en 1799). Mais bon, le public cible s’en contentera. Le coup de crayon manga-formé de Jenny se fond toujours admirablement à la ligne graphique de la Rose écarlate, avec des personnages expressifs, des décors plutôt fournis et beaucoup de dynamisme. La colorisation de Philippe Ogaki et de Fleur D en fait toujours des caisses, notamment au niveau des effets de brillance et des rayons de lumière… mais il semble que ce soit là aussi dans le ton de ce qui plait aux jeunes lectrices. On se permettra néanmoins de regretter un scénario vraiment téléphoné et simpliste, même s’il contentera évidemment les 7-12 ans. Notamment le basculement final dans le fantastique – alors que jusqu’alors la série n’avait jamais versé dans ce registre – ne s’imposait pas vraiment…