L'histoire :
Maud et Guilhem, jeunes fiancés dans la vie mondaine du XVIIIème siècle, jouent les justiciers masqués, la nuit venue, sous les pseudos de La rose écarlate et le Renard. Cette nuit-là, ils humilient une nouvelle fois le capitaine de Montmirail et s’en retournent en leur tanière tout en s’entrainant à tendre des guet-apens. Le capitaine rentre penaud devant son supérieur hiérarchique, qui l’enguirlande copieusement et lui confie une mission plus simple : capturer un cheval blanc qui apparait régulièrement à l’entrée de la ville et menace la sécurité publique. Dont acte : dès le lendemain, Montmirail passe un lasso au cou dudit cheval, au moment même où celui-ci agressait justement Guilhem (en civil) et son ami d’enfance Hippolyte. Hippolyte, qui n’est autre que le neveu du bibliothécaire Mr Rouget, s’en tire avec une belle entorse, donc quelques jours de repos. Mais Maud se prend de pitié pour ce magnifique cheval promis à l’exécution. La nuit suivante, déguisée en rose écarlate, elle oblige Guilhem à l’aider à libérer le cheval des geôles de la maréchaussée. Les jours passent. Guilhem et Maud rendent visite un soir à Hippolyte et découvrent, dans sa chambre, au pied de son lit… le cheval blanc ! Tandis que le jeune homme à demi-conscient semble souffrir d’un mal mystérieux. Le cheval disparait dans un rayon de lumière et Hippolyte avoue juste avoir fait un cauchemar…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
« Souvenirs d’Écosse », le titre de ce 4ème diptyque de Missions, laisse un temps penser que la Rose écarlate (et son compère le Renard) vont se confronter aux fameux fantômes de nordiques contrées britanniques. Et bien pas tout à fait… il s’agit plutôt, dans cette première partie, de chevaux qui galopent sur l’eau, d’une tâche brune et douloureuse sur le ventre d’un jeune homme et d’un œuf doré géant mystérieux. Alors oui, peut-être, tout cela se coordonnera-t-il au prochain volume avec une histoire de fantômes, mais avouons que, pour le moment, les pistes sont relativement brouillées (à l’instar des œufs). La mise en place de la nouvelle intrigue s’appuie sur des réflexes psychologiques très clichés, pour qui connait ce cross-over de série. Hippolyte cache son mystère ; Maud sur-joue la fifille-fleur-bleue ; Guilhem cède à tous ses caprices… Les ficelles sont devenues des cordes. La narration passe sans cesse par des scènes de légèreté-humour régressif qui n’apporte pas grand-chose au fond, à part l’encrage dans une ambiance résolument bon-enfant. Reste le dessin manfra de Jenny et Mister Chocoman, toujours soigné et agréable à suivre, avec ses vues contemplatives romantiques, ses décors soignés (quand il y en a), ses couleurs chatoyantes, ses rayons de lumières (on en a compté 132 !), ses parenthèses super-deformed (on en a compté 14), ses petits cœurs et ses gouttes de sueurs pour souligner l’embarras (on en a compté 12).