L'histoire :
Ce premier numéro contient :
- Minutemen (épisode 1/6) : Hollis Mason revient dans un roman sur la formation des Minutemen et sur la façon dont ils se sont rencontrés.
- Spectre soyeux (épisode 1/4) : Sally Jupiter a été l'une des membres les plus connues des Minutemen. Des années après avoir arrêté de porter le costume, sa fille a du mal à supporter l'image que les gens ont de sa mère et par défaut d'elle-même.
- Le Comédien (épisode 1/6) : Entre les jeux de pouvoirs et les manipulations, Eddie Blake occupe une place de choix parmi les hommes d'influence. Il leur sert souvent d'homme de main...
- Le Hibou (épisode 1/4) : Daniel Dreiberg a grandi dans une famille aisée et assez rigide. Pourtant, secrètement, il scrute les exploits du Hibou, un des héros membre des Minutemen.
- Ozymandias (épisode 1/6) : Adrian Veidt a montré dès son plus jeune âge une capacité hors norme d'apprentissage et une véritable soif de connaissance. Avant de devenir Ozymandias, l'un des Vigilants, il n'a pas hésité à mettre sa vie en danger à de nombreuses reprises.
- La malédiction du corsaire sanglant (1ère partie) : Gordon McLachlan a été nommé aspirant officier de la marine. En refusant un ordre direct de son supérieur, il devient un mutin...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
De 1986 à 1987, Alan Moore, Dave Gibbons et John Higgins ont offert aux fans de comics l'une des œuvres majeures du 9ème art avec Watchmen. Durant bien des années, les auteurs ont refusé l'appel des sirènes et les ponts d'or allant avec, pour livrer une suite à ce récit. Les personnages appartenant à DC Comics, l'éditeur original, c'est finalement en 2012, sans l'accord du scénariste barbu Moore, que Before Watchmen prit forme. Avec de nombreux auteurs, l'éditeur a souhaité apporter un éclairage sur le passé de l'univers de Watchmen et sur les personnages. Urban Comics lance pour le premier numéro de sa revue Before Watchmen un sommaire des plus riches. Le magazine s'ouvre avec Minutemen, la première équipe de super héros apparu dans Watchmen. C'est le canadien Darwyn Cooke qui narre et illustre la trentaine de pages de cet épisode (sur 6 prévus). Le savoir faire de l'auteur de Parker est toujours là. Il introduit chaque membre de l'équipe par le biais de double pages. Cela avance progressivement et malgré un certain classicisme, permet de se remettre dans le bain et surtout de replacer les protagonistes dans le contexte. Un début prometteur. Spectre Soyeux est co-écrit par Cooke (encore) et par Amanda Conner, qui se charge aussi des dessins. Le ton change et se veut plus proche d'une comédie sentimentale. Conner est connue pour son traitement décalé des histoires qu'elle illustre. Cela se confirme dans ce chapitre qui reste néanmoins très agréable à lire, même s'il reste très éloigné de l'ambiance voulue à l'origine par Alan Moore. Brian Azzarello raconte ensuite le passé du Comédien. Eddie Blake avait beau mourir dès les premières pages de Watchmen, il n'en est pas moins resté comme un personnage complexe et intéressant. Le scénariste de 100 Bullets replace bien le héros dans le cadre historique des années 50-60. Le début est assez ambitieux et il nous tarde de voir ce qu'Azzarello veut faire. Aux dessins, J.G. Jones fait un retour assez marquant. Son style a évolué et reste très bon. Le Hibou de J.M. Straczynski et des Kubert (père et fils) est assez réussi. Le récit plonge dans les méandres du passage de relais entre les deux générations du super héros. C'est bien écrit mais un peu moyen au niveau du visuel. Andy Kubert a déjà livré des planches plus spectaculaires ou même plus détaillées... Le créateur de Swamp Thing, Len Wein, et Jae Lee reviennent tous les deux sur la création du mythique Ozymandias. Le résultat est assez contrasté, alternant de bons passages (la jeunesse d'Adrian) à d'autres plus moyens (la mort de Miranda). Enfin, Len Wein et John Higgins racontent un nouvel épisode du récit de pirates présent dans Watchmen. L'histoire est simple mais bénéficie des très bons de John Higgins, coloriste à l'origine sur Watchmen. Peu importe le débat sur le bien fondé de ces préquelles au chef d’œuvre largement cité dans cette chronique, la qualité est globalement au rendez-vous. Les fans les plus ouverts et ceux qui souhaitent revisiter l'univers de Moore sous de nouveaux angles apprécieront ce Before Watchmen. Choisis ton camp, camarade !