L'histoire :
Ce cinquième numéro contient :
- Minutemen (épisode 5/6) : Alors que le groupe des Minutemen se réduit comme peau de chagrin, Sally épouse Larry… et le trompe avec un autre le jour même du mariage. Les Minutemen n’ont plus rien d’attrayant et eux-mêmes n’ont plus flamme pour sauver les gens. Un jour, le super héros Tunique Bleue et son associé l’Éclaireur viennent leur rendre visite pour leur parler d’une grave menace : les Japonais élaborent un projet pour se venger d’Hiroshima et Nagasaki…
- Le spectre soyeux (épisode 4/4) : Laurie relit la lettre de rupture de Greg. Celui-ci est parti pour l’armée. Profondément touchée, Laurie erre sans but. Elle ne peut revenir vers sa mère tyrannique et n’a nulle part où aller pour soulager sa peine. Hollis Mason part à sa recherche et se rapproche de plus en plus du cercle trouble de Gurustein…
- Le comédien (épisode 4/6) : Eddie Blake sème la mort au Vietnam mais ses violents coups d’éclat inquiètent l’état major et Washington Des officiers viennent le voir à plusieurs reprises pour qu’il quitte le pays : pour eux, la guerre ne doit pas encore se terminer. Pourtant, peut-on vraiment donner un ordre au Comédien ?
- Le Hibou (épisode 4/4) : Le second Hibou et sa compagne, la Dame du Crépuscule, enquêtent sur les terribles meurtres qui secouent la ville. Cette fois, ils ont une piste : le révérend Taylor Dean a laissé ses empreintes digitales. Ils ignorent que le temps presse : le révérend s’apprête à commettre un acte encore plus horrible que les précédents, et ce au sien même de son église !
- Ozymandias (épisode 4/4) : Adrian continue à faire régner la paix autour de lui. Il démantèle le groupe de criminels qui se fait appeler « Les Tigres Volants ». Cependant, le monde change avec les élections du président Kennedy. La situation avec l’URSS est de plus en plus tendue et le nouveau président s’inquiète de la présence des missiles à Cuba. Il songe à demander l’aide expéditive du docteur Manhattan mais Ozymandias prône une médiation pacifique.
- La malédiction du corsaire sanglant (conclusion) : Gordon Mc Clachlan se retrouve entre les mains de guerriers sanguinaires qui vénèrent le Dieu Quetzalcoatl. Son calvaire continue puisqu’il n’est finalement pas sacrifié sur l’autel. Torturé pendant des jours, il se retrouve dans une prison faite d’ossements humains. Un serpent se rapproche…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce fascicule revient sur certaines séries qui ont été mises de côté dans les derniers numéros et pour cause : les auteurs nous livrent la dernière partie de plusieurs titres. Ainsi, Le spectre Soyeux, Le Hibou, Ozymandias et La malédiction du corsaire sanglant s’achèvent ici. Dans ces mini-histoires qui mettent en scène les fameux héros des Watchmen, on s’attend donc à une fin renversante. Malheureusement, beaucoup de fins reprennent simplement le début des Watchmen en faisant allusion à l’œuvre matrice. Même si ce sont de beaux hommages à l’œuvre d’Alan Moore et Dave Gibbons (l’histoire sur Ozymandias reproduit même les trois premières planches des Watchmen à l’identique), le lecteur n’est guère surpris. Seul J. M. Straczynski offre une fin vraiment inédite et à part. Pleine de finesse dans la psychologie des personnages, l’histoire du Hibou se termine en beauté avec un final superbe et plein d’intelligence. Pour le reste, on ne sera donc pas surpris de ces fins attendues. On sera tout de même soulagé que la dernière histoire sur le corsaire sanglant (la fameuse histoire de pirates complètement déconnectée du récit chronologique des Watchmen) s’achève. En effet, le final est une surenchère insupportable de violence et de récits sanglants sous fonds de satanisme glauque. Le pauvre Mc Clachlan est victime de ses auteurs qui n’ont cessé de le torturer pendant pas moins de cinq épisodes : un calvaire pour le personnage comme pour son lecteur ! Les autres histoires restent de qualité : le récit des Minutemen continue à montrer l’envers du décor des super héros et offre une vision désabusée d’une société américaine sans espoir. L’écriture poisseuse et violente de Brian Azzarello est aussi parfaite pour évoquer la folie guerrière du Comédien. D’un point de vue graphique, chaque histoire est dessinée avec talent. On ne se lassera jamais du sublime travail de Jae Lee et sa version crépusculaire d’Ozymandias. La prestation graphique est d’autant plus envoûtante que l’auteur se fait en plus plaisir en représentant de grands hommes de l’histoire américaine des années 70. Darwyn Cooke use de son style faussement naïf pour mieux critiquer les apparences tandis qu’Amanda Conner étonne par le réalisme de son trait et la modernité de son travail. La palme reviendra tout de même au travail d’Andy Kubert qui offre une version apocalyptique du satanique révérend et du furieux Rorschach. On se rapproche donc de plus en plus de la fin de ce projet… pour finalement arriver aux fameux Watchmen !