L'histoire :
En mai 1780, après avoir oeuvre pour que des esclaves noirs puissant s’établir au bord des lacs Erié et Ontario, le métis Ecureuil regagne la Nouvelle-Ecosse avec le petit Jeremiah. Il apprend la mort de Rebecca, la mère, et confie donc l’enfant à ses grands-parents (parents de Rebecca), pour retourner trapper seul, du côté du fort Michilimackinac (à l’extrémité Nord du lac Michigan). Il acquiert une large expérience dans divers domaines : il sait être trappeur, il a fait des livraisons, mais il a aussi œuvré en tant que charpentier et son éducation lui a même permis de faire l’enseignant pour les enfants métis. Le voilà de nouveau convoyeur de pelleteries (peaux de bêtes) pour le compte d’un commerçant détestable… Une fois arrivé à Montréal, il décide de s’établir à son compte et achète un canot. Mais les débuts sont aussi difficiles que la saison est fraîche. Seul, désargenté, Ecureuil échappe de peu à une meute de loups et se retrouve miraculeusement sauvé par un vieux trappeur. Labessette lui offre le gîte dans son cabanon, il le soigne et l’adopte. Les deux hommes trapperont ensemble la saison suivante. Pendant ce temps, Benjamin et Louise ont établi un commerce de fourrures dans la vallée bleue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Série au long cours, emblématique de la collection Vécu de Glénat, débutée en 1982 déjà sous la houlette de Jean-François Charles, Les pionniers du nouveau monde continuent de dérouler la fresque historique… 5 ans après le précédent tome. Depuis le tome 7, l’artiste belge Ersel a remplacé JF Charles au dessin, mais le couple Charles reste au scénario. On suit désormais moins les aventures palpitantes et attachantes d’une famille de pionniers, qu’on s’immerge par un prisme désormais très documentaire dans la culture de cette époque charnière où les colons européens ont conquis et exploité les natifs américains. Pour autant, on s'intéresse dans ce tome 21 à deux fils rouges de destins fort peu incarnés : celui d’Ecureuil, un métis multifonctions (trappeur, convoyeur, postier, marin, enseignant, charpentier, soldat…) et celui du couple Benjamin et Louise, qui tiennent un commerce de fourrures perturbé par les guerres indiennes et d’indépendance. Nous sommes en effet en 1780, et tandis que la monarchie absolue vit ses dernières années en France, Lafayette est en train d’aider les indépendantistes américains à s’affranchir de l’armée britannique. Tout ce qui arrive ici aux protagonistes semble un prétexte pour dépeindre l’époque, à travers de bien jolies cases « animées » : champs de bataille, paysages magnifiques, village lacustre, intérieur cosy de maison de trappeur, scène du quotidien au sein d’un fort militaire. A l'aide de sa griffe encrée réaliste, Ersel retranscrit et réinterprète soigneusement et talentueusement les éléments documentaires fournis par les Charles.